La Presque-préquelle des aventures de Scooby-Dooooooo

Pari ambitieux pour un petit téléfilm de réussir là où le grand écran s'était égaré (et un peu rattrapé): réaliser une aventure live du chien chasseur de monstres. D'autant plus ambitieux que le téléfilm se veut une étiologie des aventures de Mystères & Cie. Le tout, évidemment, sans les effets spéciaux et le casting cinq étoiles des deux films de Raja Gosnell.


Et pourtant !
Pari réussi pour ce courageux petit long-métrage, humble dans son ambition, qui nous entraîne dans une histoire assez simpliste mais avec une mise en scène géniale et des petites perles d'inventivité et d'humour. Tout petit téléfilm, ridicule face à la grosse machine, il n'a cependant pas froid aux yeux et ose l'écart esthétique pour mieux mettre en valeur les attendus de la série animée.
Il ne se distingue finalement des deux grands films que par un scénario qui ne se contente pas de pasticher Buffy contre les vampires ou de faire un medley façon Chair de Poule de tous les monstres rencontrés par notre fine équipe.


Au contraire, et c'est là son point fort, le téléfilm a conscience de ses maigres enjeux et se permet de raconter une enquête lambda qui ne cherche pas un épique hors de saison. Plus que cela, c'est la narration qui est travaillée, s'opérant autour d'une prolepse pour mieux capter l'attention du spectateur: l'équipe a démasqué une sorcière et leur découverte semble les bouleverser. La résolution, originale, nous semblera certainement aisée à deviner mais a cela de bien qu'elle explore un potentiel inédit dans l'univers de Scooby-Doo.
L'autre point fort, si ce n'est LE point fort du film, c'est Scooby-Doo qui porte le film - quand le réalisateur voudrait, à l'instar des autres métrages live, mettre Véra en avant. Notre chien favori est plus drôle que jamais et, certes, plus courageux que d'ordinaire au point de se confondre avec Bip-Bip face aux monstres. Néanmoins, c'est cet esprit méta des vieux Looney Tunes, que l'on retrouve aussi dans les gymnastiques de l'interprète de Fred, jamais cabotines, qui font la force insoupçonnable de ce Scooby-Doo et le Monstre du Lac.


Pourtant, Scooby-Doo et le Monstre du Lac est la suite d'un autre téléfilm avec le même casting intitulé Le Mystère commence. Il semble que ce dernier table énormément sur Scooby-Doo et le Monstre du Lac pour achever ce qu'il n'a fait qu'esquisser, puisque le Mystère & Cie ne se fonde que dans ce téléfilm. D'où un postulat de départ mitigé d'équipe formée mais pas encore si formée que cela. Un postulat bancal au service des pistes narratives amoureuses qui n'ont pas beaucoup de sens et cible définitivement un public adolescent et ferme le téléfilm au nez d'un public plus nostalgique que l'histoire pourrait néanmoins intéressé.
Pour ce qui est du casting, on pourra déplorer que la très narcissique Daphné, bien campée en ce sens par Sarah Michelle Gellar devienne avec la non moins séduisante Kate Melton une sorte de Vierge Marie attendrie par tout ce qui l'entoure. Et si la voix originale de Fred doit être correcte, elle est insupportable en version française, oscillant sans arrêt entre la caricature et l'adoucissement plus humain. Enfin, sur les traces de Linda Cardellini, qui était le vrai point fort des films de cinéma, c'est la Jésus lesbienne autoproclamée, Hayley Kiyoko qui fait illusion mais donne parfois néanmoins l'impression de se trouver dans la version manga de Scooby-Doo. Parfois, seulement.
Tous ces points faibles étant perfectibles et faisant sans doute aussi office de perfectionnement vis à vis du téléfilm qui précède, Scooby-Doo et le Monstre du lac laisse espérer à l'arrivée, un jour, du plus parfait des Scooby-Doo live !

Frenhofer
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le 5 nov. 2018

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