Festival de références de la pop culture, traduit en 8 bits !

Bien que je n’aie lu aucun des comics mettant en contexte le jeune Scott Pilgrim de Bryan Lee O'Malley, je n’ai pas pu décoller les yeux de l’écran pendant toute la durée du visionnage, devant ce cocktail explosif rassemblant et faisant défiler une multitude effarante de références de la pop culture. Le réalisateur Edgar Wright, connu pour ses réalisations humoristiques comme Shaun of Dead ou Hot Fuzz, nous fait plonger dans un univers bien plus que jubilatoire, dans lequel sept êtres maléfiques vont devoir être combattus par le jeune rockeur Scott Pilgrim, désirant de conquérir le cœur la fille de ses rêves. Un scénario totalement basique, voire élémentaire, mais n’importe qui comprendrait que l’histoire de la production n’est pas le point à prendre le plus en compte.


Il suffit juste de se laisser emporter dans cette vision cinématographique, où le réalisateur nous dévoile aisément un nouveau talent artistique, celui de l’intégration d’un nombre stupéfiant de références de la pop culture, dans un long-métrage d’une durée satisfaisante de 110 minutes de visionnage plaisante et distrayante à souhait. Avec une ressource illimitée et un large choix d’œuvres ou de pièces de la pop culture, le cinéaste ne s’est pas contenté de les introduire dans son film, il s’est carrément éclaté pour nous offrir une œuvre filmique à nous faire prendre plein les yeux, sans à nous faire réfléchir, voire même à nous faire oublier les défauts du long-métrage.


Concernant le casting, Michael Cera tient la tête de l’affiche en incarnant le personnage principal, celui qui doit se mesurer contre sept ex aussi maléfiques les uns des autres. Ce dernier fait plutôt bien le taf mais il a la tendance à se comporter comme un vrai gamin immature ou d’en faire un peu trop, surtout quand il entretient une relation amoureuse improbable avec l’asiatique. Celui-ci est accompagné par la jolie et épatante Mary Elizabeth Winstead, incarnant la mystérieuse punk Ramona, avec une prestation physique étonnante de cette dernière lors des scènes de combat. Le reste du casting est également bon dans l'ensemble, avec des interprétations insolites, voire mémorables pour certains d’entre eux tels que Chris Evans en skateur vêtu de cuir ou l’insouciante Mae Whitman dans la peau d’une ex déchainée et bagarreuse.


Malheureusement, le casting ne sauve pas totalement le potentiel du film, souffrant d’un rythme qui déraille de temps en temps et des longueurs assez pénibles à attendre, surtout après avoir assisté à la toute première scène de combat qui envoie bien du lourd. J’étais excité d’en voir plus, tellement enivré de joie que je m’en fichais royalement de la love story animée par Scott et Ramona, bien que je reconnais que c’est la base scénaristique du long-métrage et qu’il faut bien passer par là. Comme je l'ai dit, l’histoire et le rythme sont malheureusement deux éléments qui auraient pu être mieux travaillés ou mieux être approfondis mais largement compensés par une qualité fructueuses des effets spéciaux et un tournage des scènes de combat tout à fait maîtrisé.


Des longs plans, pas de caméra tenue sur les épaules, des cadrages adéquates, les affrontements sont tout à fait visibles pour être devant un spectacle réjouissant, renforcés par des effets visuels époustouflants faisant du film un véritable mixage excitant d’images, de réalités virtuelles et du monde réel en 8 ou 16 bits. Ni assez, ni trop, les effets visuels sont suffisamment soignés et nombreux, assez pour éviter que cela fasse de la surenchère d’effets visuels inutile dans la production. Super Mario, Sonic, Final Fantasy II, Dance Dance Revolution, le film est en bardé de ces références de jeux vidéo, de cinéma et de musique, dans pratiquement toutes les scènes mouvementées, que ce soit dans les effets visuels ou dans les effets sonores.


C’est fou ce que le réalisateur Edgar Wright nous gâte avec aisance, il est comme nous, il veut vivre dans un monde où il pourrait y s’installer et jouir de ses passions à fond, cela se ressent maintes fois pendant le visionnage. Qualité de montage satisfaisante, une love story atypique et fun, Scott Pilgrim a été une surprise assez inattendue pour moi. Je ne m’attendais pas à grand-chose de ce long-métrage et finalement, je me suis bien éclaté, malgré les défauts que je viens de mentionner, sans que cela m’empêchera de le revoir avec le même plaisir. 8/10



Elle est trop bien pour toi !


LeTigre

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10

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