"Elu par la Déesse Pour son coeur intrépide, Il retire l'épée qui deviendra Son guide."

Citation dans Zelda Skyward Sword


Baby Driver a réussi, en une scène d'intro, a placé Edgar Wright, réalisateur complètement inconnu pour moi il y a 3 mois dans le top 10 de mes réalisateurs préférés. Il a donc fallu, tôt ou tard, mais surtout le plus tôt que je me penche sur le reste de sa filmographie, ne serait-ce que pour confirmer le talent du bonhomme. Il a donc été propulsé par sa légendaire Cornetto Trilogie (dont les critiques risquent de jaser en juin) mais aussi par l'adaptation d'une certaine BD du doux nom de Scott Pilgrim. J'ai donc regardé la bande annonce, et j'ai encore une fois du admettre qu'Edgar Wright était un des plus grands réalisateurs de sa génération. C'est donc un peu pour son talent, pour son incroyable Baby Driver mais surtout ce putain de Chef d'oeuvre qu'est Scott Pilgrim que je lui dédis honorablement ma cinquantième critique de l'année et ma centième critique de film. Bref aujourd'hui parlons de mon nouveau film préféré d'Edgard Wright (sur 2 films on peut difficilement voir un compétition) Scott Pilgrim.


La première chose qu'il faut savoir de Scott Pilgrim c'est que c'est une adaptation de la BD éponyme (nom compliqué +1 point éloquence)...que je n'ai pas lu. Je me concentrais donc sur le film en lui même. L'histoire nous place donc à Toronto ou l'on fait la rencontre d'un sacré connard du nom de Scott Pilgrim qui enchaine les filles jusqu'à rencontrer par hasard une certaine Ramona Flowers dont il tombe réellement et éperdument amoureux. Le problème c'est que pour pouvoir rester avec elle il va falloir qu'il batte ses 7 petits amis maléfiques. Bon comme ça le scénario fait un peu "vieux teen movies pas ouf" mais il ne faut pas oublier que 1 le film est réalisé par Edgard Wright, 2 il est un hommage au jeux vidéos et la culture geek en général et 3 il va pousser ses thématiques un peu plus loin que "l'amour c'est bien, c'est pas gentil d'être méchant"


Scott Pilgrim se démarque déjà par le statut de son protagoniste qui n'est ni un faiblard qui deviendra un héros après avoir rencontré la femme de sa vie ni un simple homme à femme qui se rendra compte que l'amour c'est important. En fait Scott est un humain triste, lâche, innocemment méchants et déconnectés avec les sentiments des autres... enfin quelqu'un de 20 ans quoi. C'est presque drôle de rencontrer un personnage aussi réaliste dans ce monde de fou. Plus intéressant encore les actions de Scott sont...comprises par Ramona qui nous fait très bien comprendre que c'est normal quand on est jeune de se rater, de blesser, de se montrer hypocrite. Mais il faut se rattraper, d'abords en s’excusant à la personne blessée certes, mais surtout en allant de l'avant, en devenant quelqu'un de bien, pour ne pas faire souffrir plus de personne. Et rien que pour ce message certes pas aussi glamours que les fin à la "Bon j'ai été un connard mais j'ai dit pardon alors ça passe" pour certains mais il en est plus humain, éducatif et honnête que les films dangereusement gentil ne pourront jamais se le permettre. On retrouve aussi l'idée que l'amour c'est super mais qu'il faut se battre avec confiance et ardeur pour le préserver et ne pas rester passif sans rien faire en laissant la fleur faner avec l'histoire des Katana. Bref je pourrais vous en citer plein d'autres mais il est 1:46 du mat et il faut que j'avance. J'essaie de vous faire comprendre que Scott Pilgrim dispose, malgré son pitch de base pas incroyable, d'une vraie histoire et de vrai messages qui méritent, au même titre que sa mise en scène d'être mis en avant.


Mais bien sur comment parler de Scott Pilgrim sans se pencher sur sa mise en scène. Elle permet de faire la comparaison entre la quête d'un héros pour vaincre le mal et sauver l'amour (oui Zelda on parle de toi), et sa quête sentimentale pour devenir une meilleure personne grâce à l'amour. Alors oui, on retrouve beaucoup de références mais celles ci ne sont jamais forcées, elles servent même souvent de tremplin au scénario, la définition même de l'anti fan service. Une mise en scène qui propose des combats de dingues, un montage que j'aime qualifié de vivant (en gros à la Tarantino ou Requiem for a dream) et une sacrée musique qui vous emporte rapidement dans le délire. Tout ça, ça donne une des mises en scènes les plus originales et folle du cinéma


Au niveau du casting retrouve beaucoup d'acteurs très connus et très bons mais en mieux comme Mary Elizabeth Winstead que j'adore mais qui n'est pas évident à positionner, je pense à Gemini Man ou elle se résume à une porte un peu nunuche car Ang Lee la met hyper mal en scène ou Birds of Prey mais la ça colle avec le personnage donc c'est mieux. Là Edgar Wright la dirige super bien, on s'attache directement à elle alors qu'elle agit de façon décomplexée et rarement sentimentale, selon moi son meilleur rôle. Pareil pour Jason Schwartzman et Chris Evans qu'on a pas l'habitude de voir comme grands méchants un peu débiles alors qu'ils se débrouillent super bien, surtout Chris dont j'ai un peu ras le bol des ses rôles "gendre idéal" (un autre point positif à À couteaux tirés tien). Même Brie Larson dont je déteste le jeu d'acteur à l'accoutumé marche du tonnerre, elle m'énerve dans beaucoup de films mais il faut reconnaitre qu'elle joue la chieuse à la perfection. Il y a aussi Envy Adams qui a pour seul défaut de jouer dans des films de merde maintenant et bien sur Michael Cera qui en plus d'être un excellent acteur bénéficie du talent d'Edgard Wright pour donner de la consistance à ces personnages principaux au premier abord gentils mais un peu con.


Pour finir en beauté parlons de l'humour qui a pour grand mérite de fonctionner sur plusieurs types, on va retrouver un humour bien rythmé avec les punchlines envoyées, les scènes d'actions imprévisibles et complètement folle mais aussi un humour plus posé comme celui d'exposition comme les mecs qui se lèvent tous dans le même lit en augmentant à chaque fois, ou même un humour oral beaucoup plus rare ce qui le rend encore plus drôle quand il arrive. Cet humour diversifié, va en plus de nous faire rire tout du long sans nous lasser, permettre de s'attacher rapidement à des personnages peu visibles (comme le coloc ou la sœur du protagoniste).



Bref Scott Pilgrim c'est un hommage aux jeux et à la culture geek, c'est une mise en scène de dingue, un humour qui touche toujours et le meilleur film d'un des meilleurs réalisateurs de son temps. Jetez vous sur cette incroyable prouesse du septième art


Lordlyonor
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 Films, Les meilleurs films de 2010, Les meilleurs films des années 2010, 10 de coeur (film) et Mes chers éclaireurs, il y a un problème

Créée

le 26 mai 2020

Critique lue 488 fois

20 j'aime

5 commentaires

Lordlyonor

Écrit par

Critique lue 488 fois

20
5

D'autres avis sur Scott Pilgrim

Scott Pilgrim
yavin
5

It's in the game

Je vais être honnête avec vous : c'est un peu agaçant de regarder un tel film et de trouver tous les appels du pied aux geeks / gamers super lourdingues quand on voit que ça semble ravir tant de gens...

le 9 nov. 2010

191 j'aime

27

Scott Pilgrim
Gand-Alf
9

Life in 8-Bits.

Abandonnant momentanément ses comparses Simon Pegg et Nick Frost, Edgar Wright part à l'assaut de la perfide Hollywood, adaptant pour le grand écran la série de comic-books "Scott Pilgrim V.S. The...

le 3 févr. 2014

134 j'aime

8

Scott Pilgrim
Clément
5

Le bienvenue chez les chtis des geeks

J'ai été déçu. Au début, je n'aurais pas su vraiment dire pourquoi. Il y a en effet plein de choses qui me parlent dans cette adaptation du comics, à commencer par une culture geek/jeux-vidéo...

le 30 janv. 2011

110 j'aime

14

Du même critique

Play
Lordlyonor
8

Réaliser cent utopies pour que les espoirs dépassent enfin la nostalgie

Citation de D. Wynot C'est moi ou ce film vous fait pas penser à Casseurs Flowters , Des histoires à raconter ? Commençons 2020 avec un film que je ne voulais pas voir à la base, la bande annonce...

le 1 janv. 2020

50 j'aime

7

Joker
Lordlyonor
10

C'est beau la folie putain J'ai enfin plus peur de m'ennuyer

Titre extrait de "C'est Beau La Folie" de Lomepal Je spoile Bon on s'attaque à du lourd parce que Le Joker est sans aucun doute le meilleur film de 2019 -"Mais Lyo y'a 20 jours tu nous disais que...

le 9 oct. 2019

50 j'aime

9

Mourir peut attendre
Lordlyonor
8

Inspirez à fond, un seul coup suffira. Qu’il soit gagnant.

Citation de James Bond (Quantum of Solace) Je vais dévoiler certains moments de l’intrigue C’est un peu bizarre de commencer à parler de James Bond par No Time To Die, surtout quand on sait qu’il...

le 10 oct. 2021

48 j'aime

11