Après deux premiers films de grande qualité, la saga Scream revient à l’aube de l’an 2000 pour un troisième épisode, présenté par Ghostface en personne comme le dernier acte.
En fil conducteur, le tournage de Stab 3, long-métrage prenant la continuité fictive des événements des deux premiers films (Scream pour la réalité, Stab pour la fiction). Une suite fictive qui va être devancée par la réalité...
Le rendu de ce film divise tant il contraste avec ses deux prédécesseurs dans son ambiance et sa mise en scène. Bien que l’horreur reste au rendez-vous, le fond de l’histoire triste et les morts nombreuses, on rigole ici plus qu’on ne tremble...
La trame narrative est intéressante, dénonçant sans vergogne les abus parfois dramatiques de l’industrie hollywoodienne. Tel un symbole, quant on sait quelle société a produit la saga Scream... Coïncidence ou message caché ?
Si l’intrigue est bonne, c’est tout le reste qui pose question : décors, ambiance, personnages, jeu d’acteurs...
Prenant place en grande partie sur le lieu de tournage de Stab 3 et la maison de son producteur, Scream 3 donne l’image d’un film dans un film, où la réalité peine à se différencier de la fiction. Revisiter les lieux du premier film par le biais du studio de tournage apporte davantage une sensation de déjà-vu que d’évolution.
Même constat pour les personnages. Mettre en lien les personnages de Dewey, Sidney et Gale avec leurs interprètes dans Stab donne une allure presque parodique au film, tant les interprètes surjouent, sous l’œil amusé ou carrément dépité des personnages originaux. L’exemple le plus frappant est celui de Jennifer, interprète de Gale, qui semble carburer à la cocaïne et faire une véritable obsession sur son personnage, entrant souvent en confrontation avec elle.
En lien avec ce dernier paragraphe, on peut se questionner sur la qualité du jeu des acteurs de Stab. Jouent-ils volontairement mal pour se donner l’image de comédiens de séries B jouant dans de mauvais films d’horreurs ?
Ce dernier point est à mettre en lien avec l’ambiance humoristique et parodique du film. Dans le contexte pré-scary movien dans lequel est sorti le film, on peut légitimement se demander si Wes Craven, réalisateur de renom très habile dans le registre de l’horreur, n’a pas volontairement mêlé le registre humoristique à celui du slasher-horreur, devançant en quelque sorte la parodie imminente, tournant complètement en dérision la saga Scream : SCARY MOVIE.
Ces différents points cités donnent au film un côté quelque peu nanardesque, bien qu’il reste intéressant et agréable à visionner.
Illustration magnifique de l’aspect nanardesque du film : la superbe vidéo de Randy, remise par sa sœur surgie au milieu de nul part, telle une révélation fracassante qui au final nous fait rire...sans rien nous apprendre.
En résumé, je ne qualifierai pas Scream 3 de mauvaise suite ni de mauvais film, mais de suite parodique déroutante mais assumée.