Scream 4 par Teklow13

Wes Craven réussi avec son Scream 4 ce que Dario Argento avait raté avec son Giallo. A savoir la réactivation d'un genre qui a fait leur succès, le giallo pour Argento, le slasher pour Craven, tout en adoptant une démarche théorique et une réflexion sur le genre et son évolution.
Le film se construit donc, et très bien, sur deux niveaux.
L'aspect slasher fonctionne déjà parfaitement à lui seul. Craven met en place une intrigue intelligente ancrée dans la saga, bien menée à l'aide d'une narration claire et d'une mise en scène très efficace. Les scènes de meurtres jouant constamment sur le premier et second degré, le suspense horrifique et la parodie. Et cette mise en scène trouble rejoint le propos du film.
Le propos, ce qui intéresse le cinéaste, n'est pas vraiment le fait de ranimer sa saga et ses personnages, c'est d'avantage l'évolution.
Sans être totalement réac, il l'est quand même un peu, Craven n'oppose pas deux sociétés, deux jeunesses, deux cinémas, mais montre plutôt un changement. Tout en apposant sur ce constat ses questionnements et son regard ironico-critique.
Par l'intermédiaire de son intrigue, il aborde bien sûr l'évolution du genre horrifique, des règles changeantes de ce cinéma, fustige la vulgarité du Saw-attitude, aborde le remake.
Cette évolution passe évidemment par celle du regard du spectateur, son rapport à la violence et à l'image.
En fait il parle plus généralement et avec une certaine justesse de la jeunesse d'aujourd'hui. Sa place dans la société, le rapport aux autres, le rapport à la violence, aux médias, à l'image, et à la célébrité. Et donc dans indirectement le star-system et la télé réalité. Des jeunes avides du toujours plus et de plus en plus indifférents. Son film à beau être jouissif de bout en bout, le message lui est très noir.