« le drame d'une génération amuse la suivante »

Scream 4 n'est pas un film d'horreur. Amateurs de sensations fortes, passez votre chemin. En revanche, il s'agit d'un film-hommage au genre en même temps qu'il affiche un second degré assumé, sur fond de réflexion technologique – en particulier l'image. En soi, la formule est acceptable et à cet égard, le film tient ses promesses tout du long.

Au menu donc, buffet à volonté : Citations, références, autoréflexivité – hypothèse du cinéma par et pour le cinéma. Ou comment amuser le spectateur averti à travers la multitude d'allusions (souvent grossières, dommage) aux classiques du genre plutôt que d'essayer de lui servir du réchauffé et risquer le flop. Bravo monsieur Craven, la démarche est séduisante, même si elle manque de subtilité.

L'heure est donc aussi au questionnement des nouvelles technologies, des « nouvelles images », disponibles à foison par tout un chacun, qui ont envahi le paysage audiovisuel depuis le premier Scream. Ces dispositifs d'enregistrement, dévoilés à l'écran ou non, interviennent autant dans nos vies que dans la manière de raconter une histoire au cinéma, sont autant de pistes pour l'intrigue que de prétextes à l'action. Qui regarde qui ? Qui filme qui ? La séquence d'introduction est une belle mise en abyme de cette thématique. Intéressante réflexion pour le spectateur, par écran interposé. Les images numériques ont bel et bien changé nos modes de vie et permettent aussi au tueur de slasher autrement. À chacun son quart d'heure de gloire, Andy Warhol avait raison.

On regrettera simplement que la réflexion ne soit pas poussée plus loin encore, surtout dans le dénouement. En conséquence, le tant attendu 3ème acte souffre de rebondissements prévisibles et de monologues explicatifs inutiles.