Film fantastique maritime de série B, qui n’est pas sans rappeler l’univers de William Hope Hodgson ou de certaines nouvelles de Lovecraft, Sea Fever est un nuis-clos sympathique qui ne renouvelle pas le genre, mais qui sait jouer avec ses ficelles. Doctorante en sciences comportementales des animaux marins, Siobhan embarque sur un chalutier afin d’analyser les phénomènes étranges issus des fonds marins. Alors qu’elle éprouve des difficultés à se faire accepter, le capitaine du navire décide de traverser une zone interdite. Là, le bateau est immobilité puis attaqué par des créatures inconnues semblables à des lamproies luminescentes. Ici commence une lente descente aux enfers qui voit les marins mourir les uns après les autres.
Sur cette idée de départ d’un animal abyssal désireux de défendre son territoire ou de se reproduire, Neasa Hardiman tire un film agréable, sans être génial, qui tient en grande partie sur le duo Siobhan/Omid, les deux seuls scientifiques présents à bord. Le reste de l’équipage est englué dans ses croyances et ses craintes et c’est ce qui va causer sa perte. En tête, on note la présence du couple propriétaire du bateau, joué par Connie Nielsen/Dougray Scott, deux bons acteurs, qui pêchent un peu d’un manque de direction plus ferme ou d’une caractérisation plus poussée.
Et ce n’est pas l’unique problème de cette œuvre qui est trop linéaire, alors qu’il aurait fallu jouer sur les tensions dramatiques, comme c’est le cas dans le fantastique. Ici, ces péripéties sont plates, mal amenées et même les morts perdent toute dramatisation. Ce qui est bien dommage. Autre souci, et de taille, les nombreuses inexactitudes et incohérences, comme l’idée idiote d’enflammer le navire avec du white spirit ou celle de réchauffer un réservoir d’eau avec un simple chalumeau. Tout cela est impossible. Il en va de même du manque de connaissances sur le fonctionnement d’un troisième siècle universitaire. Ce manque de recherches me pose toujours des problèmes. Il n’en demeure pas moins que ce petit film pourra faire passer un bon moment aux amateurs de fantastique pas trop exigeants.