La pugnacité paye toujours
C'est assez rare que j'aille voir un film grâce à sa bande-annonce pour que je le souligne. Sans être exceptionnelle, celle de Secret d'état me paraissait très efficace. La promesse d'un film plutôt captivant dans sa mise en scène, mais probablement surfait dans le propos. Voilà une bande-annonce très honnête.
Le discours pseudo-politique est extrêmement convenu. Reconstitution d'une affaire d'état qui vire à la chronique d'un héros ordinaire. C'est souvent qu'on nous raconte l'histoire d'un journaliste, flic, juge, ou politicien...qui par son intégrité soulève un lièvre, et ce contre vents et marées. Une abnégation toujours héroïque qui change la face du monde. Dernière de ces épopées chevaleresques, Zero Dark Thirty.
Le problème c'est que ces portraits des héros des temps modernes n'approfondissent aucunement le propos politique. Dans le cas précis du trafic de drogue que raconte Secret d'état, c'eut été intéressant de rendre compte du mal que cela a directement engendré. La propagation et la dépendance sont bien mentionnés, mais ses ravages trop peu démontrés.
La pertinence d'adapter cette histoire vraie n'est pas évidente. La phrase d'accroche « Inspiré de faits réels » est presque antonyme avec le 7eme art, univers de création. Un documentaire aurait sans doute été plus profondément intéressant.
Néanmoins, cette fiction est très ludique. La mise en scène est entraînante, le son et la musique travaillent à cela. Jeremy Renner fait enfin figure de vedette et il est super cool. Le casting est très masculin, excepté Rosemarie DeWitt (adorable) et Mary Elizabeth Winstead. La présence de cette dernière est surprenante. Son rôle n'est pas assez approfondit, la rédactrice en chef Anna Simons semble avoir du tempérament et de l’expérience. Physiquement, l'actrice ne se prête pas avec évidence à ce rôle. Mary Elizabeth Winstead n'est pas mauvaise mais son personnage est trop conciliant et pas assez consistant pour être crédible.
Comme à peu près toute reconstitution de faits historiques, Secret d'état est intéressant mais pas convaincant. La question de l'authenticité se pose toujours. Distrayant mais pas considérable.