Safe House. Je suis allé voir ce film sans grande conviction, un lundi soir. La première chose qui m'a frappé, quelques minutes après le début du film, alors que défilait le générique d'entrée, fut un simple prénom accolé à un nom. Oui. Le nom de Robert Patrick est apparu à l'écran. Sainte mère de Dieu. J'ai sursauté, vraiment, j'ai regardé mes compagnons, mais aucun n'a réagi. Merde.

ROBERT FUCKING PATRICK.

Pour bien comprendre, il faut revenir quelques années en arrière. Nous sommes en l'an de grâce 199X, et, alors encore petit bout de chou, je tombe un soir d'hiver sur TF1 qui propose alors une diffusion de Terminator 2 le bien nommé, réalisé par le maître des Maîtres, Saint James Cameron. Alléluia ! Ce fut le début d'une grande histoire d'amour.
Nan mais Robert Patrick, quel acteur ! Quelle classe, quel putain de charisme ! On a pas fait mieux en matière de méchant depuis, et pas beaucoup mieux avant non plus d'ailleurs. Raaahhh le T-1000 ! ROBERT PATRICK, oui oui, le seul et l'unique. Je me suis juré, depuis, de ne plus jamais regarder un autre film avec Robert Patrick. Je voulais garder l'image de cet acteur de folie, avec ce regard froid et désincarné, cette démarche démoniaque et cette impression terrifiante d'indestructibilité. J'ai tenu cette promesse, j'ai donc fui tous les films dans lesquels il est apparu. Vous me direz qu'il n'a pas eu une carrière incroyable, certes, mais par exemple ça m'a valu d'arrêter X-Files au moment où il est apparu.

Et nous revoici en 2012, dans cette salle de ciné, moi et mon dilemme. Deux solutions : ou je dégage, ou je ferme les yeux. J'ai choisi d'affronter la réalité en face, j'ai opté pour la troisième solution, et j'ai regardé.
Malgré tout, je m'attendais quand même à voir un Robert Patrick en méchant ultra-charismatique, manipulateur, faux et dénué du moindre sentiment. J'ai eu beau regarder le début, aucune trace de Robert Patrick. Rien, nada. Bon, je commençais à croire à un homonyme (il existe sans doute d'autres Robert Patrick, voire des Patrick Robert, voire même des Trickert Paro), et là... Merde. OK. Plus jamais je ne verrais le T-1000 de la même manière, fini fini fini. J'ai reconnu dans le regard de ce vieux monsieur tout faible qui s'agitait depuis un moment à l'écran mon héros Robert Patrick, le seul et l'unique. Oui, c'était bien lui, force est de le constater. Bordel de merde. En plus il crève d'une balle dans la tête au bout de vingt minutes. Oui, le T-1000, vous avez bien lu. Idiot de réalisateur qui n'a pas conscience du mythe qu'il détruit.

J'ai quand même continué à regarder ce divertissement sympathique jusqu'au bout. Je me sens souillé mais libéré. Vais enfin pouvoir continuer X-Files.
LeChiendeSinope
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le 6 mars 2012

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