Senna
7.6
Senna

Documentaire de Asif Kapadia (2010)

Légende de la F1, Ayrton Senna aura marqué plusieurs générations d'amateurs de course automobile. Asif Kapadia apporte sa vision, et a fortiori un hommage à un homme unique, téméraire, symbole d'une nation, mais aussi de toute une époque.
Le destin exceptionnel d'Ayrton Senna, ses réalisations sur et en dehors de la piste, sa quête de perfection et son statut mythique constituent le sujet de ce documentaire. Le film relate ses années légendaires de pilote de F1, de la saison 1984 à sa mort dix ans plus tard. Plus qu'un documentaire destiné aux fans de courses automobiles, Senna s'affranchit des conventions du genre pour privilégier une approche cinématographique. Le film recourt abondamment à des images pour la plupart inédites, extraites des archives de la Formule 1.

Plutôt que de nous servir une biopic bancale avec des acteurs singeant les personnages, Asif Kapadia, le réalisateur, choisit de nous montrer les choses telles qu'elles se sont passées, au travers de toutes sortes d'images d'archive, et si la manoeuvre peut paraître facile, les nostalgiques de cette époque ne pourront que saluer ce coup de génie. Les pilotes étaient à l'époque suivis presque 24h/24 par les caméras (de professionnels ou amateurs), octroyant à notre réalisateur le pouvoir de nous faire voyager dans le passé et suivre Senna, mais aussi son concurrent, Alain Prost, que ça soit sur les devants de la scène, mais aussi dans l'envers du décor, là où les gens tapaient du poing et parlaient fort, spectacle qui nous était souvent caché, le milieu sportif voulant constamment présenter un fair-play inébranlable. Ce choix est également intelligent du fait que rien n'est manipulé, les choses nous sont exposées telles qu'elles se sont passées, les images parlant d'elles-mêmes, et bien qu'il y ait quelques commentaires de spécialistes de la F1, la grande majorité du temps de parole est accordé à Senna ainsi que Prost, chose à laquelle les puristes ne pourront se montrer insensibles.
On se passionne, amateur ou non de ce sport, et l'on (re)découvre cet amoureux de course automobile, mais aussi un homme compliqué, fougueux mais aussi fragile, issu d'un pays mal perçu par le reste du monde, et qu'il s'efforçait de faire briller à chacune de ses victoires.

Bref, Senna est le film qu'attendaient plusieurs générations, que ça soit ceux qui l'ont vu courir tout comme ceux qui ne l'ont découvert que par le biais des discours des amateurs plus âgés de ce sport.
Tout le monde sait ce qui est arrivé à Senna, mais Asif Kapadia n'avait le droit qu'à une seule chance pour nous amener à sa conclusion, et encore une fois, c'est grâce à un montage intelligent qu'il nous fait revivre les derniers instants de la légende, nous faisant voyager une nouvelle fois dans le temps et verser les mêmes larmes que l'on eut versé il y a alors 17 ans, étant adolescent ou adulte. Un deuil national pour le Brésil, mais aussi pour des millions de fans à travers le monde.
Bien plus qu'un énième documentaire sur une légende de la Formule 1, c'est une véritable ode à la fougue, à l'ambition et à la détermination d'un homme qui aura été jusqu'au bout de lui-même, et ce jusqu'à la fin.
Pour conclure, les amateurs de course automobile, mais surtout de Senna, ainsi que du sport en général et de l'esprit de compétition trouveront ici un documentaire qu'ils ne devront laisser passer sous aucun prétexte. Les autres auront toutes les chances de craquer également pour cette oeuvre passionnante, et pourraient bien être surpris de ne pas avoir vu filer les 104 minutes que comptent la pellicule.
Mention spéciale évidemment pour Ayrton Senna, un personnage qui m'a fait aimer la F1 alors que je n'aimais pas la course automobile, que j'ai pleuré lorsque j'ai entendu l'annonce de son décès à la radio, alors qu'au même moment je jouais à Ayrton Senna's Super Monaco GP II sur Megadrive. En tant que fan du personnage ce fut un réel plaisir de le revoir au cours de ce documentaire, et bien que les images d'archives puissent avoir vieillies, nous donne pendant presque 2h l'impression que l'homme est revenu à la vie pour un dernier au revoir.
SlashersHouse
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le 24 mai 2011

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