Sacré Jean-Jacques, je l'aimais mieux quand il réalisait des films sur le foot et la connerie des Hommes, mais bon, on va pas lui refuser des beaux budgets avec têtes d'affiche maintenant que Dewaere est parti...


Et puis Brad Pitt en Heinrich Harrer, un salopard de nazi qui quitte sa nana enceinte pour aller faire le kakou sur le toit du monde aux frais de tonton Adolf...c'est une prémisse que j'aime. Malheureusement, pour les amateurs d'alpinisme, c'est un poil léger niveau grimpette! Parce que ce qui nous intéresse nous, c'est pas tellement que l'Aryen aussi immature qu'un spring-breaker en rut dont il partage la blondeur peroxydée parvienne à gravir les montagnes, mais bel et bien que ce bougre de crétin ne vive des aventures folles n'ayant que peu de rapport avec la conquête des grands sommets.
Fort politiquement Correct, Annaud nous livre un portrait aseptisé du Héros Sportif Nazi, le bougre d'âne est un salaud concernant les gonzesses, mais semble fort certain de ne pas se considérer comme Nazi mais Autrichien avant tout! Sacré Brad va, il entend se bâtir une carrière, mais pas trop prendre de risque non plus, hein...il réitère l'exploit de foirer l'accent de son personnage, après The Devil's Own...il se rattrapera avec Snatch!
C'est dommage de la part d'Annaud, dont on connaît pourtant le côté subversif (Coup De Tête) de ne pas vouloir exploiter le potentiel d'ambiguïté de son (et ses personnages). On passera sur les polémiques autour du véritable Heinrich Harrer qui ont pu animer la sortie de ce film, parce que romancer une vie, voilà qui n'est pas si grave.
Là où le bas blesse, c'est que Jean-Jacques Annaud, qui a pourtant déjà pris un soin particulier à dépeindre une époque de manière fort minutieuse (Le Nom De La Rose) s'amuse à prendre des raccourcis historiques voyants, notamment par des caractérisations de personnages secondaires fort grossières. Ainsi le Docteur Wu de Jurassic Park s'affiche comme un pleutre à la première salve, pendant que, fier de son col mao, le fils de Lao Che dans le Temple Maudit piétine la culture tibétaine...Les "Chinois" de service du cinéma Hollywoodiens à l'oeuvre...Sans parler du bordel sans nom qui transpire des séquences d'action dans le cinéma de Jean-Jacques...


Mais ça ne l'empêche pas de nous offrir un beau film d'aventures, sans avoir le rythme virtuose d'un Spielberg, ni la splendeur épique d'un David Lean, le réalisateur Français parvient à tenir ses deux heures et quart sans ennuyer, gardant l'intérêt du spectateur pour cet intéressant choc des cultures auquel il manque un peu d'audace dans l'écriture des personnages.

ArthurMonkeyman
7
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le 23 sept. 2015

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