A la base du film de Jacques Rouffio, il y a deux faits-divers survenus en 1952 et 1969 à Reims. Les personnes impliquées n'avaient aucun lien familial et ne se connaissaient pas. En revanche, les maris étaient chirurgiens et avaient subi une campagne calomnieuse venant de concurrents. Des pressions qui les avaient mené à tuer femme et enfants, avant de passer au suicide.
Rouffio et son scénariste Georges Conchon ont fait pas mal de recherches et le résultat est très ressemblant des faits, bien que le film soit une pure fiction. La première histoire est racontée par flashbacks et petit à petit, le spectateur comprend que les deux affaires se rejoignent. Mêmes comportements (deux chirurgiens indépendants et droits, mais avec des défauts qui pèsent), mêmes adversaires, mêmes magouilles pour les discréditer. Qu'importe la droiture et le travail bien fait, les défauts finissent toujours par être une arme de poids pour la concurrence. Elle pourra toujours être inférieure aux autres, c'est elle qui restera à la fin.
Sept morts sur ordonnance est un film pessimiste par excellence et même particulièrement radical. Le réalisateur n'épargne rien au spectateur, provoquant le choc à travers les scènes de suicide. Le duo Michel Piccoli / Gérard Depardieu est impeccable face à un Charles Vanel impitoyable. Cette fois, David a perdu face à Goliath.