Adapté du roman éponyme de Ron Rash, Serena met en scène pour la troisième fois le couple vedette d'Hollywood, Jennifer Lawrence et son acolyte Bradley Cooper.
Entre les mains de la plus grande cinéaste danoise, on pouvait espérer un feu d'artifice de glamour et de passion.
Je n'irai pas jusqu'à affirmer que le film est raté, Susanne Bier a trop de talent pour ça mais qu'il manque de soufle et qu'il pêche par un scénario finalement assez mal écrit.
La symbolique est trop grossière, le tout manque de linéarité et de cohérence.
La beauté du décor est absolument fascinante. La caméra de la réalisatrice, la met en valeur et sublime merveilleusement les forêts et les montagnes de Caroline du Nord.
La danoise en bonne spécialiste de la violente larvée, latente, cachée sous une apparence de sérénité et douceur de vivre est dans son élément.
Deux protagonistes sont là pour en témoigner : la jeune femme qui sera la cause de tout et le puma, quête ultime du personnage incarné par Bradley Cooper.
Elle est le symbole de la nature de par ses origines d'un part et ensuite car elle est une femme sauvage, indomptable, qui séduit par son audace et son sex appeal. En un clin d'oeil Georges est sous sa coupe et l'épouse sans se poser d'autres questions. Comme il lutte avec la nature de la Caroline du Nord, qu'il veut domestiquer en rasant les arbres qui la recouvrent, il croit apprivoiser cette femme en la faisant sienne. Forte, superbe, insoumise, c'est elle qui soumet les éléments et dresse les aigles et les chevaux. Entière, esclusive, elle est prête à tout. Aussi quand les obstacles se dressent...
En 1929, les Etats Unis sont en crise et le reste du monde va bientôt les rejoindre.
Tout est bon pour survivre et subvenir à ses besoins.
Le but de cet homme : dompter la nature est la cause de plusieurs morts. Il doit lutter contre les autorités qui veulent la protéger et faire de ce lieu unique un parc national protégé ; les animaux ensuite car son obsession est de tuer le dernier puma présent sur ses terres et cette femme sui épousera son projet fou de partir domestiquer la nature sauvage du Brésil. Le problème c'est que la Serena de Jennifer est bien trop lisse, domptée, apprêtée et sophistiquée. Elle manque de flamboyance. Lors du drame à l'origine d'escalade dramatique, on la sent trop "normale" dans ses réactions en contradiction avec ce que devrait être le personnage.
Cette charge contre le libéralisme est une autre parenthèse américaine pour Susanne Bier, une oeuvre pas des plus réussies, mais qui a eu l'heur de m'ouvrir l'appétit dans l'attente de son prochain film "A second chance" dont la vedette n'est autre que LE Régicide Nikolaj Coster-Waldau.
Rawi
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le 16 nov. 2014

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