Une jeune femme semble quitter, dans une vieille voiture américaine rouge (non sans rappeler la Saab de "drive my car") son mari et ses deux enfants: burn out maternel, besoin de liberté?... rien de tout ça.
On découvre peu à peu une toute autre réalité, celle d'un deuil.
Amalric désoriente le spectateur en filmant la réalité, le passé et le fantasme sans les différencier (dans sa mise en scène et dans sa chronologie) pour traiter l'infime limite entre la douleur, la folie et la résilience
Un très beau film, poétique, émouvant mais jamais larmoyant, qui perd son spectateur comme l'est son héroïne. Merveilleusement interprété (mention aux enfants et surtout à Juliette Benveniste superbe!) et mis en musique (omniprésente, sa fille Lucie interprétant Beethoven, Ravel, Debussy...), il emportera ceux qui feront l'effort de ne pas comprendre immédiatement où Amalric veut les emporter.