Seuls avec Tommy...

Je l'ai revu il y a peu.
Ouais. Il fait partie des films rediffusés encore et encore.

Bref, Tom Hanks ne boude pas l'émotion.
Le film prend aux tripes et cette recette, pourtant vieille comme les films parlants, fonctionne du feu de Dieu.
Voyez plutôt : on en vient à parler tout seul tellement on a envie qu'il se barre de cette île. Mais en même temps on se dit que si on avait été à sa place, on aurait utilisé la lame du patin à glace non pas pour calmer une rage dentaire mais pour se trancher la gorge.

Pourquoi donc cette foutue recette fonctionne encore une fois?
Simple : le mec, attachant, on le suit dans ses désespoirs, dans ses regains de courage, on sourit quand il parle seul ou à son ami imaginaire parce qu'on sait que s'il ne le faisait pas il deviendrait fou, on pleure quand il perd ce dernier.
Le film est réussi parce qu'il dit que tout espoir n'est pas perdu, même dans la situation la plus pourrie.
Il est réussi parce qu'on soutient le mec tellement fort mentalement qu'on regarde jusqu'à la fin quand il s'en sort.

Faire plus de 2 heures sur un mec perdu sur un île, c'est chaud.
C'est la dimension sentimentale, l'empathie poussée à l'extrême, les sentiments les plus primaires qui poussent tout radis à regarder ce film.

Moi, je PLEURE quand Wilson meurt... HEU dérive vers le large.
C'est qu'un putain de ballon de volley, ouais, mais là, au fond de lui-même, le spectateur sait que c'est aussi la peur d'être seul... au monde.

Le retour à la civilisation nous fait prendre conscience que l'on vit de futilités et d'absurdité.

Où se trouve la puissance de ce film...?
Un gars seul, ça parle pas.
Ce film est fort des silences et des délires qui forgent la solitude, certes, mais nous en sort aussi.
Ce sera mon mot de la fin.