Des pensées et un flingue

Le cinéma de Gaspar Noé, sans en être fan, je suis plutôt du genre à le soutenir. Irréversible c'était pas mal sans me plaire vraiment, Enter the void j'ai depuis le premier visionnage très envie de le revoir parce que l'expérience était très étrange mais fascinante, Love c'était pas terrible à mes yeux mais les intentions de base valaient le coup d'être mises à l'écran et enfin Climax est si perturbant que même si j'ai passé une très mauvaise séance, c'est génialement fou de se dire qu'un film puisse faire ressentir autant de trucs horribles au spectateur en une heure et demie. Et puis je trouve ce réalisateur fascinant à écouter en interview. On dirait un beauf paumé qui a tout imaginé au dernier moment et ne maîtrise pas du tout son œuvre, mais c'est un personnage assez plaisant (et qui semble plutôt réservé).

Il me manquait donc un film pour les avoir tous vu, et c'est Seul contre tous. J'ai bien aimé l'exposition. C'est cru, simple, efficace (c'est une voix-off et des photos quoi), et on cerne bien le personnage. Le problème c'est qu'ensuite le personnage s'avère assez vite soûlant. Le fait de montrer à quel point la société le bouffe est intéressant, le fait qu'il soit lucide sur certains aspects de sa vie (aussi fictive soit-elle) aussi, mais je n'ai pas aimé le traitement. Et c'est voulu. Ainsi, rien ne m'a choqué dans le film, rien ne m'a vraiment perturbé, j'en suis juste sorti agacé. Tant pis.