Tout le monde hurle au grand retour de Ridley Scott.
Ne connaissant pas assez précisément son oeuvre (je ne connais que ses brillants classiques ; Gladiator, Blade Runner et Alien entre autres... et aussi Cartel...) je ne peux dire s'il était jamais vraiment parti.
En tous cas si on le retrouve avec ce film, c'est avec une humeur clownesque.
Car il est très surprenant de le dire, mais Seul sur Mars se rapproche plus de la comédie aux élans parodiques que du pur et dur film de science fiction.
Car ici on est loin du fantastique, du mystique qu'ont pu apporter (et Ridley Scott le premier !) tous ceux qui ont pensé (par toute forme d'art possible) la science fiction et l'espace.
Si on dit ce film adoubé par la NASA, c'est peut-être parce qu'il est d'une précision et d'un réalisme scientifique plaisant.
Et là intervient le rôle de l'humour.
Car Scott la distille avec tellement de justesse qu'elle équilibre merveilleusement avec les moments de sérieux scientifique et de gravité des choix scénaristiques.
Car tout de même, être abandonné sur Mars, ce n'est pas de la rigolade.
Et pourtant, avec un jeu tout en légèreté (dont on est pourtant témoin d'une véritable implication - les kilos perdus comme témoins les plus fidèles -) Matt Damon apporte à sa situation de Robinson Crusoé martien une véritable force comique, bercé par des réflexions pleines d'auto-dérision et par des musiques disco totalement absurdes.
Et l'on aura de cesse de citer ce moment mythique où le personnage de Sean Bean participe à une réunion secrète de la NASA, référence directe au Seigneur des Anneaux...
C'est donc sur ce ton génial qu'il faut prendre ce film.
Mais il ne faut tout de même pas oublier sa vocation première, qui est celle de faire un film grand spectacle. Car l'utilisation de la 3D est ici d'une perfection et d'une maîtrise totale ; rarement 3D aura été aussi appropriée et aura eu une profondeur si imposante.
Ridley Scott n'y va pas par quatre chemins pour lancer son histoire.
Sans tourner des heures durant autour du pot, il nous balance littéralement et directement dans son film dés les premières minutes, lors d'une séquence d'ouverture impressionnante et jusqu'aux dernières minutes, toutes aussi impressionnantes.
Et c'est là la force majeure du film ; ne jamais trop se prendre au sérieux sans jamais minimiser le plaisir de spectateur et le teneur en potentiel en grand spectacle du film.

Créée

le 25 oct. 2015

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Charles Dubois

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