En 2158, tous les styles musicaux ont disparu. Tous ? Non, le disco subsiste.

Kingdom of Heaven (Oh mais qu'est ce que c'était que ça), Robin des bois (j'en peux plus, arrêtez), Prometheus (on est sur du glaviot de compète là), Cartel (Oh qu'il pue le gros casting inutile), Exodus (oui Christian Bale, tu as une bonne gueule d'hébreux - même Mel Gibson ne nous a pas fait cet affront pour cette horreur qu'est La passion du Christ, c'est pour dire - ). Vous l'aurez compris, savoir qu'un nouveau Ridley Scott s'apprête à sortir n'est pas la nouvelle du siècle de nos jours, surtout lorsqu'on sait qu'il d'attaque actuellement à la suite de Prometheus (pauvre de nous) et qu'il est surestimé au point que quand il nous livre un étron, on préfère blâmer son scénariste, comme si un réalisateur de sa trempe ne pouvait pas être maître de son rendu. À d'autres.


Sauf que cette fois ci, le père Ridley s'est réveillé, et en choisissant de faire une comédie spatiale renouvelle son cinéma et l'intérêt qu'on peut lui porter. Pour un Seul au monde sur une planète, avec un Matt Damon qui n'a pas l'air de se soucier une seule seconde de la situation, on pouvait s'attendre à pire. Ici, pas de ballon Wilson mais des patates à la merde. Chaque situation à laquelle le héros est confronté se désamorce quasi immédiatement par un botaniste qui devient par la force divine un ingénieur en génie spatial, et au diable les incohérences, le parti pris ici est la légèreté. Qui retire une gravité au propos, seul défaut trop mis de côté - aucune crise de nerfs pour celui qui se retrouve seul avec probablement aucune chance de survie, peu probable - et qui enlève une forme de réalisme que l'on aurait apprécié. Le héros perd donc de son humanité, mais n'en est pas moins attachant. Si peu de détails sont mis en avant, ceux abordés, notamment la gestion de la communication pour les gérants de la NASA, sont pertinents. Rien n'est laissé au hasard, et si le tout est léger et ne fait que contourner un sujet qui pourrait être traité de manière plus précise, on passe un bon moment.


Surtout, on rigole. Ridley Scott arrive à générer une émotion autre que l'indifférence ou le dégoût. C'est un début !

ThierryDepinsun
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le 25 oct. 2015

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ThierryDepinsun

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