Gravity en mode Bee Gees

Il est le malin le p'tit Ridley ! La NASA annonce la découverte d'eau liquide sur Mars et PAF ! Son film survival martien sort un mois après. Le buzz parfait. Et si... Non. Si la NASA a pas mal aidé le réalisateur ricain, ce n'est pas un complot pour gagner la nouvelle statuette dorée qui le fuit comme la crédibilité pour Robert Ménard. Inspiré du roman éponyme d'Andy Weir publié en 2011, Ridley Scott n'a pas perdu de temps pour aménager son emploi du temps et nous proposer un long métrage façon Seul au Monde (Robert Zemeckis, 2000) mais dans un cadre pas vraiment coopératif : Mars. Oui la planète rouge avec des petits bonhommes verts. Mais dans le froid. Et sans les bonhommes verts.

Matt Damon (alias Mark Watney), Jessica Chastain, un allemand, deux yankees et un mexicain sont dans une fusée. Matt Damon tombe pendant une tempête. Donc il cultive des patates. Sur Mars. Logique. D'ailleurs, il me semble qu'une telle tempête de sable est hautement improbable sur la planète rouge du fait de sa gravité. Enfin, c'est pas la première bizarrerie. Si selon plusieurs astronautes contactés par nos journaux français, les techniques de survie de Mark Watney sont tout à fait crédible, sa façon d'appréhender son destin l'est beaucoup moins. Sa mort peut débarquer comme une mouette qui te chie en plein vol, mais lui, pas de souci, il écoute du disco. Donna Summer. Le mec est seul sur dans un studio martien de 40m² pour une durée indéterminée mais pas de souci, il écoute du disco. Gloria Gaynor. C'est peut-être la solution à la guerre dans le monde ou encore la famine. Abba.

Malgré cette coolitude affichée chez TOUS les personnages du film sauf les Chinois (on se refait pas hein Ridley), l'histoire nous tient en haleine et on a quand même quelques petits moments de tension. Enfin, on peut pas dire qu'on serre les fesses autant qu'un Gravity (Alfonso Cuaron, 2013) ou un Interstellar (Christopher Nolan, 2014). Mais tout est bien fait. Les décors sont magnifiques, les costumes sont crédibles, les acteurs sont au top, la musique si on aime le disco est satisfaisante et enfin Ridley Scott montre qu'il est toujours un maître derrière la caméra. Alors quoi ? Vaut le coup ? Vaut pas le coup ?

Seul sur Mars est un très bon divertissement, très propre, crédible mais peut-être pas assez oppressant comme l'est la vie sur la Planète rouge. C'est bon quoi ! On a compris que vous étiez les plus cools vous les Ricains ! Oui bon, on a Patrick Hernandez. D'accord.