Le tombeau d'un genre.

Sorti en 2002 en France, Sex Academy est un titre qui déjà, annonce la couleur, mais aussi le date dans l'histoire du cinéma. N'oublions pas qu'à cette époque, on a eu droit à des tas de films pour ados commençant par Sex(e), et l'academy fait référence à cette fameuse émission, la Star Academy, qui démarrait à la rentrée 2001.
Bien que le film soit toujours aussi consternant, après l'avoir revu près de vingt ans plus tard, il est symptomatique d'un genre qu'on a eu jusqu'à l'overdose à la fin des années 1990-début 2000 ; le teen movie, ou film pour ado. Sex academy est une parodie d'un genre ne se prenant déjà pas au sérieux, où le beau gosse de l'école se met en tête, par pari, de draguer la fille la plus moche, avec des lunettes et ne s'intéressant à rien qu'à ses études, mais qui en fait cache un canon de beauté.
C'est bien évidemment une reprise d'Elle est trop bien, mais avec des tas d'autres films parodiés de la même époque, dont Road Trip, Sexe intentions, American girls, American Pie, et surprise, les films de John Hugues.

D'ailleurs, le lycée où se passe le film porte le nom du réalisateur, et on y retrouve beaucoup de ses acteurs qui ont des petites scènes, y compris Molly Ringwald, l'actrice fétiche et certains qui reprennent des anciens rôles, comme dans Breakfast club. Ça passe aussi par des petits détails à l'image, comme la fameuse culotte de 16 bougies pour Sam épinglée sur un mur, des phrases, des scènes, et, depuis la première vision, j'ai vu les films d'Hugues, et donc les références marchent mieux pour moi.
On retrouve aussi des clins d'oeils à American Pie, avec la fameuse tarte dont se sert Randy Quaid, la scène d'intro où l'innocente Chyler Leigh s'enfile un énorme godemichet en regardant dans sa chambre une mauvaise copie d'Elle est trop bien, et tout le monde s'incruste dans sa chambre, au mauvais moment, pour lui souhaiter son anniversaire !

C'est aussi l'occasion de revoir un casting d'acteurs et actrices tous tombés dans les oubliettes ou presque, à l'exception notable de Chris Evans, le fameux beau gosse de l'histoire, dont ce sera le premier film, et qui fera bien du chemin jusqu'à Captain America.
C’est peut-être parce que j'avais parfaitement l'âge de voir et découvrir ces teens movies à l'époque que ce genre désormais disparu m'intéresse beaucoup, car il a démarré par cycles avec Porky's, puis les films de John Hugues, et American Pie, qui l'enterrera en 2012. Depuis, il semble que la relève n'existe pas, mais il faut dire que le filon pipi-caca-nichon-zizi a été surexploité, à l'instar de ce Sexe Academy qui poussera les potards de la connerie très loin, au non de la parodie, mais ça ne marche toujours pas.