Ceci est ma 101ème critique. Si vous êtes en train de commencer à la lire, c'est sûrement parce que vous portez déjà un certain intérêt à ma plume, à moins que ce ne soit hasardeux ; toutefois une chose et sûre : dans quelques jours, vous aurez sans doute oublié chaque mot que vous êtes en train de lire.


Car une critique sur SC ça peut être pertinent, éducatif, drôle, personnel ou carrément touchant. Mais c'est avant tout insignifiant. Ça n'a pas d'impact. Tout le monde s'en fout, en fin de compte. Et pourtant, vous êtes devant votre ordinateur, en train de me lire. Lire l'avis d'un inconnu sur un film. Je trouve ça étrange quand j'y pense. Oui, je suis du genre à trop penser à des trucs idiots.


Et pourtant, pourtant, pour moi SensCritique c'est un peu plus que ça. Je n'adule pas ce site ni ses membres, mais je l'aime et m'y sens bien. J'aime la liberté que j'y éprouve, l'humour si particulier que je peux partager avec certains membres, l'esprit de découverte, d'éclectisme. SC est un site agréable à utiliser, à travers lequel tout passionné peut trouver son compte.


Je l'affirme : certaines critiques m'ont marquées. Marquées comme peuvent le faire des œuvres. Certains textes m'ont ému et je m'en souviendrais longtemps. Je ne les citerai pas. Ce que j'essaye de dire, c'est que la critique ça peut être plus qu'un simple avis médiatique, c'est une forme d'art à part entière à laquelle je prend beaucoup de plaisir à m'adonner.


Sur les 101 critiques que j'ai rédigées, il doit y en avoir une quinzaine dont je suis vraiment satisfait, une cinquantaine que je pense être potables, les autres ne me plaisent pas du tout et j'ai souvent envie de les supprimer.


Mais je m'égare. Pourquoi parler de Sex and Death 101? Parce que je m'y retrouve un peu. Comme moi, il n'est pas très bon mais plein de bonnes intentions. Comme mes textes, il cherche à se démarquer et paraît original alors qu'il ne l'est pas tant que ça.


Je m'y retrouve dans ce film, comme on se retrouve parfois avec un étranger au hasard d'une soirée, qui partage votre sens de l'humour ou autre affinité et envers qui vous ne pourrez qu'éprouver de l'affection.


Simon Baker, sous les projecteurs, dévie à peine de l'attitude de son personnage dans Mentalist, se décrivant en voix-off comme le type insupportable qui sourie béatement dans la rue... dès le début du film.


J'aime l'absurdité sous toutes ses formes en général, et l'absurdité présente dans ce film a un accent plutôt hollywoodien qui n'est pas pour me déplaire non plus ; l'idée de présenter le sexe comme une chose programmée aussi inévitable que la mort m'amuse.
Rien ne vole haut, rien n'est à mourir de rire. Cela dit, le point fort du film est de dédramatiser deux thèmes qui angoissent particulièrement le genre humain, présentant le sexe et la mort comme deux choses simples dans le cycle de la vie à laquelle nous accordons beaucoup d'importance dans la société au point de les rendre terrifiantes.


Fort heureusement, je n'ai jamais reçu de liste me disant les 101 œuvres que j'allais critiquer, ni de fatalité consécutive, mais quoi qu'il en soit c'est arrivé, et c'est bien ce que vous dit le film : bande de cons, arrêtez de névroser sur votre sexualité, arrêtez de craindre la mort : ça arrive inévitablement, alors n'en faites pas une telle catharsis et concentrez-vous plutôt sur la qualité de votre existence.


Ce film détient autant de charme que son acteur, l'humour plus ou moins noir n'y es jamais lourd. Il ne cherche qu'à divertir et le fait surprenamment bien. C'est un vrai moment de détente.


Mais je ne vais pas vous mentir, ce n'est que mon avis et ce film n'est pas exceptionnel, il est même assez nul aux yeux de beaucoup et leur opinion est facilement défendable. Cependant j'ai la certitude que certains d'entre vous sauront y trouver le même plaisir simple que moi.


Si je vais « loin » dans ma réflexion, c'est parce que si ce film n'a pas un contenu extraordinaire, il m'inspire à penser. Il n'est pas prosélytiste ni moralisateur, et contrairement à ce qu'on pourrait penser de prime abord, ne parle pas réellement de destin. Rien n'est écrit, mais les événements ne se font pas tout seuls non plus.


Je suis souvent maladroit quand j'écris, on le ressent bien ici. En vérité je ne suis pas sûr que mes mots retranscrivent avec précision les pensées qui m'habitent. Mais l'écriture c'est comme la vie, si on n'essaye pas, on arrive à rien. Mieux vaut faire l'effort au risque de se planter. C'est pourquoi je rechigne à supprimer mes textes que je n'aime pas : ils font partie de moi, de mes égarements, mes faiblesses. J'aime les relire, voir l'évolution de mon style, les maladresses dans ma façon de m’exprimer. Il m'arrive même de me relire et de n'être pas du tout d'accord avec ce que je raconte, c'est dire !


Ce ne sont que des critiques. Ce n'est qu'un film. Ce n'est que la vie. Ce n'est que la mort. Ce n'est que du sexe. Tout cela fait partie de nous, profitons-en. Savourons nos bons moments, subissons les autres, évoluons à qui mieux mieux dans notre perception de ce joyeux bordel.


Voilà, j'ai fini. Vous pouvez passer à autre chose.

Veather
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le 29 août 2015

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Veather

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