Un homme fait ce qu'il doit faire

Très déçu.

Je savais qu'il s'agissait de la chute d'un homme important nommé Weiner (sachant que wiener, saucisse, désigne aussi le pénis) après avoir posté en public, par mégarde, une photo de son caleçon, avec son renflement bien exposé. Je m'attendais à quelque chose de drôle. Je pensais que le bougre gérait une entreprise.

Bon, il est politique, c'est marrant aussi. Mais en fait, même si son erreur est souvent rappelée (par les auteurs, par les journalistes, par plein de gens en fait), c'est du passé et on s'attarde sur sa tentative de se faire élire maire de New-York. Malheureusement, il ne se passe pas grand chose. Les journalistes ne font que lui poser des questions sur son passé, l'auteur tente de temps en temps de lui soutirer ses impressions, mais le bougre est avare en déclaration. Parfois il se laisse aller, à la télé notamment, croyant d'ailleurs avoir fait bonne figure alors qu'il vient de se ridiculiser : ce sont sans doute les meilleurs passages. Pour le reste c'est assez ennuyant de suivre de manière si convenue la campagne de Weiner. L'auteur lorgne du côté de la comédie en usant d'archives durant lesquelles des humoristes et autres journalistes se moquent du candidat politique.

Ce film est assez triste en fait. On se rend compte que le type a perdu toute sa crédibilité pour une affaire pas très importante. Des partisans démocrates vont même jusqu'à sous-entendre que Clinton, c'était moins grave (ou bien ai-je mal interprété?). Pratiquement personne ne s'intéresse à son programme.

Après, de ce que l'on voit au début du docu, il semblerait que ce soit surtout un type qui aime jeter de la poudre aux yeux, il provoque, il polémique, il joue avec le spectaculaire. Ben cette fois, le spectaculaire se sera retourné contre lui.

C'est triste aussi de voir cette jeune femme qui semble prendre plaisir à l'enfoncer en révélant leurs échanges tout récents (tout en se justifiant : je pensais que c'était un chic type mais il m'a déçue lorsque je l'ai rencontré), mais aussi faire semblant de ne pas comprendre pourquoi il a peur d'elle (tout en cherchant à tout prix une confrontation).

C'est triste de voir sa femme le soutenir mais ne pas savoir quoi dire, quoi faire, ni même ou se mettre. Et se faire rappeler constamment l'erreur de son mari, au point que ces langues de vipères finissent par cracher leur venin sur elle aussi (ou du moins, commencent à le faire). Il faut dire que le bonhomme a envoyé une nouvelle photo durant sa campagne... bizarrement l'auteur n'obtiendra pas de réaction de sa femme à ce sujet, mais elle semble très mal à l'aise à la fin.

Il faut savoir que le bougre n'a pas réussi, il n'a pas été élu maire de N-Y. Il faut aussi savoir qu'en 2016, le daily mail a révélé que Weiner avait cédé une nouvelle fois à la tentation en envoyant cette fois une photo à une mineure, suite à quoi son épouse le quittera enfin ; en 2017 il sera condamné à une peine de 21 mois de prison pour ces derniers faits.

La mise en scène n'est pas vilaine, on trouve certes des interviews peu dynamiques dans des bureaux, beaucoup d'archives, certaines bonnes, d'autres un peu ennuyantes, on suit aussi le bonhomme dans son quotidien (clairement pas assez). Le portrait est neutre-lisse on va dire. On ne cherche pas à le nuire mais de temps en temps une petite pique humoristique au détour d'une archive. Les intervenants ne sont pas très loquaces et sont même un peu con-cons (comme ce type chargé de trouver des plans vers la fin ???).

Bref, c'est décevant, je m'attendais à un portrait plus simple, plus honnête, plus comique (à la strip tease?), je m'attendais aussi à un décorticage politique plus important, ç'aurait pu être aussi un docu sur l'addiction de ce type qui ne peut s'empêcher de 'sexter' ; c'est un peu mou et convenu en fait. Dommage.