C'est le genre de films où les dialogues ne sont qu'enfilades de phrases référencées et définitives telles que celle-ci.

Si vous n'aimez pas qu'une critique commence comme ça, vous n'aimerez pas ce film.

Merde, me voila contaminé par le virus de la référence.

Sexe entre amis propose de suivre la complicité de deux personnes bien sous tous rapports. Le générique de fin ne trompe pas là-dessus, d'ailleurs : les noms sont balayés par des doigts sur l'écran, à la manière du geste effectué sur les smartphones. Nous avons donc une comédie romantique qui s'adresse à la working class aisée, pour qui, si vous êtes injoignable, cela signifie forcément que vous êtes sur le toit d'un immeuble super haut (ça ne vous est jamais arrivé d'éteindre votre portable ou juste d'avoir oublié de le charger, à vous ? – ça y est, voila que ça me reprend...).

Leur amitié pleine de phrases ultra-référencées à propos de la vie dans une grande ville américaine, des types de gens et de toutes ces choses qui constituent l'« expérience » pour quelqu'un d'absolument certain de ne s'intéresser qu'à sa petite vie. Pas d'anecdotes sur l'agriculture, sur comment on prend soin des autres personnes (à part pour le père de Justin, qui a Alzheimer), sur les arts ou les sciences qui ne touchent pas le gotha new-yorkais, et encore moins de philosophie, de passion qui vous éloigne des autres...
La plupart des films américains (et français) sont vraiment très creux, car ils ne traitent jamais que les mêmes données sur la vie en ville, l'adolescence, la sexualité, le bon travail qui vous élève, la maturité, le couple (dont les deux membres travaillent, c'est mieux, surtout s'ils ne sont pas vieux et pleins aux as) et la célébrité (cherchez l'intrus). J'ai alors vraiment l'impression de perdre mon temps. Mais quand en plus leur objet n'est que de critiquer une partie de la production cinématographique du même répertoire moderne et creux, ici les films romantiques (et pour finalement les défendre), on est carrément dans l'enculage de mouches. Un enculage certes cool et plein de pseudo-complicité culturelle, mais un enculage horriblement futile tout de même.

Cette vie d'Iphones avec des doigts qui font défiler les petites icones et de références savantes sur comment manger une Ben & Jerry's sans casser la cuillère mais en n'attendant pas trop longtemps pour que la glace ne coule pas sur ta veste spéciale que tu ne portes que le dimanche (et qui est liée à une super histoire) et que tu sais que tu dois laver mais que tu peux pas parce que la laverie est fermée le lundi et que c'est le jour où ta mère a décidé de venir laver ses chaussettes chez toi, parce qu'elle est toujours pas revenue de l'époque hippie mais qu'elle t'aime quand même donc elle considère qu'il faut venir au moins une fois par semaine...

...me donne envie de me jeter de ma chaise et de me cogner la tête sur n'importe quoi, là, maintenant. Merci de ne pas me suggérer de trucs courants que je pourrais avoir à ma portée, s'il vous plait, ne me parlez pas de coins de meubles « qui ont l'air d'avoir été design-és pour faire très mal » de chez Ikea, je vous en prie... Restons simples, par pitié !

Un mur en béton fera très bien l'affaire !

Que tout ça s'arrête!!!

(pour la note, je fais juste un exemple, car ce film n'est pas pire que la plupart des films qui sortent au cinéma depuis des années)
Jonathan_Suissa
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le 13 août 2011

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Jonathan_Suissa

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