Michael Fassbender est Brandon un mâle hétérosexuel, blanc, riche et séduisant. Bien que la vie l'ait comblé de tout ces bienfaits il est malheureux et noie sa détresse dans le sexe et la pornographie. Quand sa sœur, jouée par la toujours aussi insipide Carey Mulligan, débarque dans sa vie bien rangée... il ne se passera pas grand chose.

De la honte éponyme, on ne verra pas pas des masses. Au lieu de ça, on a droit à des scènes de masturbation et de sexe dont on est en droit de se demander parfois ce qu'elles viennent faire là ou raconter si ce n'est pour nous montrer des paires de seins. Fassbender donne il est vrai de sa personne (i.e. on voit le service trois pièces) mais seulement au début du film. Ensuite, on aura droit à des images des actrices sous tous les angles. On repassera pour la parité. Les scènes sont filmées de façon trop sensuelles à mon goût et contredisent le propos jusqu'à finalement être racoleuses (et vas-y que je te prends le mamelon à pleine main...). La déchéance du héros est consommée lorsqu'il se rend dans une backroom pour se faire pomper par un homme. Les invertis apprécieront.

Dans une scène extraordinairement réaliste, le héros se débarrasse de sa collection de magazines et vidéos et objets pornographiques en oubliant pas de jeter son ordinateur portable, encore ouvert et allumé. L'identification avec le héros n'est pas aisée. D'autant plus que la fin est d'une fadeur remarquable : vous la devinerez sans peine et serez surpris de voir que vous aviez raison dans les moindres détails (oui, même la pluie). Je mets quelques points pour la scène où Fassbender court dans New York de nuit sur une mélodie au piano parce que j'ai aimé revoir la ville et je me suis amusé à compter le nombre de Starbucks devant lequel il passait.

Bref, un film qui passe assez remarquablement à côté du sujet qu'il semblait viser.
Hameçon
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le 19 juin 2012

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