Lemon Incest

J'ai du visionner le film deux fois avant de pouvoir écrire cette critique.

Ce film, de mon point de vue, n'est pas un film qui parle du sexe, mais d'une douleur passée, que le spectateur ne connaîtra jamais réellement.
Tandis que lors d'Hunger le spectateur était au courant de beaucoup d'éléments qui l'aidait à comprendre les réactions du personnage, ici tout n'est que non-dits, secrets, ambiguïté.
Cela peut être frustrant je l'avoue. Mais il me semble que quelque chose est clair dans ce film, Michael Fassbender (qui n'a pas volé son prix d'interprétation à Venise) est devenu prisonnier du sexe, allant jusqu'à se masturber au moins une fois par jour sur son lieu de travail, ne pouvant pas s'empêcher d'aller sur des sites pornographiques ... Il n'est pas heureux, pourtant il a l'air de se faire plaisir. C'est alors que survient le personnage de Carey Mulligan (prodigieuse), et là le spectateur est obligé de penser à de l'inceste.

Je pense que chacun sera à même de s'imaginer ce qu'il veut. Mais il est difficile de ne pas sentir un lien sexuel entre ce frère et cette soeur.

Certaines scènes sont très belles, (New-York New-York, le plan à 3 avec en fond sonore la voix de Carey Mulligan en larme) et jamais rien ne paraît vulgaire, malgré le cru de certaines scènes.

Quelques longueurs parfois, une BO réussie, une approche du sexe pour mieux appréhender le passé de son personnage, Steve McQueen réalise un très bon film, pas le meilleur de l'année, moins bon qu'Hunger, mais hautement intéressant.