Shaolin Prince
7.1
Shaolin Prince

Film de Tang Chia (1982)

Emérite chorégraphe pour Chang Cheh, Sun Chung ou Chu Yuan, Tang Chia fut l'un des piliers de la Shaw Brothers. Son histoire fut plus qu'étroitement lié au studio puisqu'il disparut presque totalement du cinéma lors de sa fermeture. Ca explique pourquoi il ne réalisa que 3 films au début des années 80.
Shaolin Prince est son premier, à priori plus ou moins poussé par les producteurs à passer à temps plein derrière la caméra pour répondre à une situation de crise interne.


Avec Shaolin Prince, Tang Chia fait donc ce qu'il sait faire de mieux : des combats !
Et pas qu'un peu. Sans être un film martial non stop, il ne doit pratiquement jamais avoir plus de 5 minutes entre chaque affrontement. Ca n'empêche nullement le scénario de tenir debout même si bien-sûr il ne faut pas attendre grand chose de la psychologie, de l'originalité du script ou des seconds rôles. Le principal est qu'on suit le déroulement sans être uniquement focalisé sur la baston. D'ailleurs, il faut reconnaître que la narration est bien tenue avec une excellente concision qui sait toujours aller à l'essentiel. Les fulgurantes entrées de champ à chaque nouvelle scène est une manière très efficace de dynamiser le récit sans perdre de temps à introduire les nouvelles séquences.


Il y a aussi une autre très bonne raison qui explique pourquoi le film défile à toute allure : sa variété.
Consciencieux de ne pas lasser son public, le cinéaste multiplie ainsi les décors avec une narration alternant d'un personnage à l'autre. On a ainsi toujours le sentiment d'échapper au surplace et à la répétition. Surtout, le réalisateur applique cette logique à ces chorégraphies qui sont particulièrement diversifiés avec un large palette de technique. C'est bien-sûr sur ce point que Tang Chia est attendu et qu'il ne déçoit pas. Combats traditionnels ou hyper-câblées, à mains nus ou avec une grand multitude d'armes qui sont elles-mêmes classiques ou excentriques (Tang Chia étant réputé pour en avoir conçus une multitude).
On ne sait plus où donner de la tête tant chaque scène ravit et surprend par son approche martial, parfois extrêmement farfelu et déjanté comme les 3 moins chevauchant des espèces de mono-échasse pour que leur pieds ne touchent pas le sol. Citons aussi l'épée enflammée, le gourdin-sabre à piques, la double-lame des disciples, les pyramides humaines (tant verticales qu'horizontales), un gant métallique dont deux doigts relevés permettent de briser l'arme des adversaires sans oublier la chaise portable du méchant capable de se transformer à loisir avec une inventivité délirante.


L'avantage de ce genre de chorégraphies est d'offrir une mise en scène un peu plus découpée et de reposer sur des accessoires qui font oublier les lacunes techniques de Ti Lung. (Hormis le trio paternel pas très subtil niveau humour) on pourrait dire que c'est le seul défaut du film : celui de ne pas proposer des acteurs-athlète aux réelles capacités martiales. Cela dit, je crois que je n'ai jamais vu Ti Lung aussi bien exploité dans un film d'arts-martiaux d'autant qu'il s'amuse pleinement dans ce rôle juvénile et on croit immédiatement qu'il possède vraiment 20 ans (alors qu'il en avait le double).
Un incontournable !

anthonyplu
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Créée

le 19 févr. 2017

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