Un mauvais film d'horreur avec des requins... comme beaucoup d'autres!

David R. Ellis essaye de se détacher de l'ère des films d'horreur aquatiques médiocres post-"Jaws" en s'inspirant fortement du succès de l'année précédente, "Piranha 3D". Sans succès !

Le réalisateur des "Destination Finale 2 et 4" et des "Serpents dans l'avion" s'attaque désormais aux films de requin dans la lignée des "Dents de la Mer". Il n'est ni le premier ni le dernier à s'aventurer dans ce genre particulier de film d'horreur qui est, pour ainsi dire, pratiquement mort. Sans compter les trois suites médiocres des "Dents de la Mer", les spectateurs ont eu droit à "Cyclone", "La Mort au large", "Shark Attack 1,2,3", "Red Water" ou encore, plus récemment, "Peur Bleue", "Open Water", "Killer Shark" et "The Reef". Pourtant, aucun de ces films n'a jamais su se montrer original par rapport au premier "Dents de la Mer" de Spielberg. Au final, voir un de tous ces films revient à les avoir tous vu.

En 2010, Alexandre Aja sortait "Piranha 3D", le remake en trois-dimensions du film original de Joe Dante. Le film affichait clairement son menu sur les publicités - "Sea, Sex and Blood" - de manière à ce que les spectateurs puissent ainsi savoir à quoi s'attendre. Même si le film est assez mauvais en soi, son succès fut immédiat. Il n'en fallu pas plus pour que les producteurs de "Hostel" et l'un des producteurs du remake de "Massacre à la Tronçonneuse" se réunissent et se décident à sortir un film d'horreur avec des requins un an plus tard. Car, bien entendu, "Shark 3D" n'est qu'un projet purement commercial lancé directement après le succès de "Piranha 3D". Tout le travail de ce film, depuis l'écriture du scénario jusqu'à la sortie en salle, n'a pris qu'un an...

Comme on pouvait s'y attendre, le film est terriblement mauvais. Tout d'abord, le scénario est simple et premier degré, et les caractères des personnages ne sont pas construits autour d'une évolution progressive mais seulement affichés d'un coup à travers des dialogues manquant de profondeur. On sent bien que les scénaristes, ne voulant pas reproduire ce qui a déjà été fait et refait, tentent d'apporter quelque chose de nouveau à l'histoire. par exemple, la présence des requins s'explique par le fait que des êtres humains – les véritables méchants du film – les aient apportés dans un but précis. Seulement, les scénaristes ne vont pas au bout de leurs idées et les motivations des tueurs sont bidon.

Niveau réalisation, on sent bien également que David R. Ellis essaye de se détacher du lot des films de requins pourris. Et c'est pourquoi, pendant une grande partie du film, on s'attend à quelque chose.... Un quelque chose qui ne vient malheureusement pas ! De plus, sa direction d'acteurs est mauvaise. Ensuite, on s'aperçoit de son envie d'immiter (de surpasser ?) "Les Dents de la Mer". Le début du film nous rappelle sans le moindre doute la séquence d'ouverture du film de Spielberg, mettant en scène une nageuse nue se faisant observer en dessous de l'eau par un requin qui ne manque pas d'en faire son repas, de même que la scène finale dans la cage. La scène d'attaque du ski nautique, quant à elle, fait référence au début des "Dents de la Mer 2" et la composition de Graeme Revell pour ce passage là n'est pas sans nous rappeler le style de John Williams, en plus moderne. Ce sont au final ces références, nées d'une bonne intention, qui font plus de mal que de bien au film. Que le black du film se la joue Schwarzie dans "Predator", voulant défier les créatures aquatiques est déjà peu crédible. Qu'il réaparaisse plus tard, à moitié mort au dos d'un jet ski et attaché à son conducteur, et qu'il se sacrifie pour sauver celui qui le transporte de la même manière que dans "Alien Resurrection" commence à devenir étrange... Ces références sont d'ailleurs ridicules car elles ont l'air fausses à l'écran.

Et enfin, comme la majorité des films de requin (à part les premiers, innovants à leur époque), "Shark 3D" ne fait pas peur. La bonne nouvelle par contre, c'est que, contrairement à ce que la bande-annonce promet au spectateur, le film est encore assez léger au niveau "sexe" et "gore". Mais le plus grâve et impardonnable reste à venir : avec autant de films d'horreur sur des requins, les créateurs de "Shark 3D" auraient tout de même pu soigner l'aspect des requins et nous offrir des effets spéciaux plus crédibles que ça. Le look des requins laisse ici complètement à désirer et discrédite aussitôt les monstres marins du rang des personnages du film. Les requins sont relégués au rang "d'accessoires secondaires" dans ce film et les scènes où ils font leur apparition sont rendues moins crédibles, du coup. Un point négatif qui aurait vraiment pu être évité ! Et pour ce qui est de la 3D, encore du "vite fait mal fait" purement commercial ; ne nous voilons pas la face.
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le 2 juil. 2013

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