Sharknasty !

Il y a un an presque jour pour jour sortait Sharknado, énorme connerie signée The Asylum, un studio spécialisé dans les productions de ce genre ou encore les mockbusters, ces films qui prennent un titre similaire à un blockbuster en salles afin d’entuber mamie lorsqu’elle fait ses achats de Noël pour ses petits-enfants. Fier d’avoir produit plusieurs films de requins tous plus tirés par les cheveux les uns que les autres, le studio a eu l’idée absolue de créer une tornade de squales engloutissant Los Angeles, et ça a été banco ! Vu le succès il n’y aura pas fallu longtemps pour qu’une suite voit le jour, cette fois-ci à New York, et toujours avec son casting pas folichon, avec en tête Ian Ziering et Tara Reid. S’ajoute cette fois-ci à eux Vivica A. Fox, qui a vaguement eu du succès grâce à Independence Day et Kill Bill. Malheureusement, elle aurait pu être un atout mais n’en est pas vraiment un. Lorsqu’une actrice s’est laissée un peu aller pendant des années de vide professionnel on évite de lui demander de marcher comme une grenouille (d’ailleurs tous les acteurs marchent comme des grenouilles afin d’éviter d’être décapités par un requin, ce qui arrivera de toute façon toutes les deux minutes), et surtout on évite d’avoir la caméra dans son dos, ce qui n’est assurément pas là pour la mettre en valeur. A part ce défaut purement esthétique les choses commencent bien dès le début du métrage avec des parodies en veux-tu en voilà, dont une succession improbable de références à Y’a-t’il un pilote dans l’avion ?, que ça soit le générique avec l’aile dans les nuages, Robert Hays aux commandes (il interprétait Ted Crochet dans le film susnommé, et c’était lui qui sauvait l’avion dans celui-ci et sa suite), et même une question relative au poisson ! (en plus d’un clin d’oeil au film La Quatrième Dimension, avec la créature, ici un requin, collée sur l’aile de l’appareil)Sharknado 2: The Second OneDans le désordre on citera du placement de produit exagéré avec du Subway partout (même le mec de la pub, Jared Fogle, est là à manger son sandwich dans le métro !), une parodie de Cloverfield avec un pseudo money-shot où la tête de la statut de la liberté roule dans la rue, Judd Hirsch qui joue le rôle de taxi en référence à la série Taxi dans laquelle il jouait (pour ceux qui ont oublié sa tête il jouait le rôle du père de Jeff Golblum dans Independence Day, d’ailleurs il a dû être content de voir Vivica), bref y’en a vraiment pour tous les goûts.
Nul besoin de vous préciser que les effets-spéciaux sont dans leur majorité ratés, que ça soit les requins, les effets gores absolument ridicules (la prothèse du bras ensanglanté de Tara Reid est une rigolade), l’eau, la pyrotechnie, et j’en passe, et par moment on aurait même l’impression que l’ensemble à souffert d’un je-m’en-foutisme sidérant (comme par exemple que la même mort, la décapitation, revienne constamment). Reste malgré tout que ça arrive à peu près à tenir la route et permettre au spectateur d’apprécier un minimum ce qui se passe à l’écran, notamment lors d’un vol de Ian Ziering dans la tornade, brandissant sa tronçonneuse tel Ash dans Evil Dead, et découpant joyeusement du requin.
Sharknado 2 est une suite sympathique, toujours aussi débile, et en rajoutant même une couche avec des flashs d’informations jouissivement ridicules. Les références sont légion et viennent combler les vides d’un scénario qui est une fumisterie. Quelques efforts sur le gore n’auraient pas été du luxe, car en l’état on est en-dessous d’une fête d’Halloween, une fête qui aura à nouveau lieu l’été prochain avec un troisième opus.