Issu de la bande à Kourtrajmé ( de la même manière que son comparse Romain Gavras ) Kim Chapiron réalise en 2005 son premier long métrage : le bien-nommé Sheitan, comédie horrifique en forme de clip’n’trip furax et mal branlé. Jouant carrément la carte du grotesque et du cinéma régurgitant grossièrement tout un pan de références éculées pour la plupart – Massacre à la tronçonneuse, L’exorciste, Les Chiens de paille ou encore Evil Dead – ce délire franc du col réserve pourtant quelques ( très ) bonnes surprises.
D’emblée Chapiron annonce la couleur, nous entraînant dans une soirée façon beuverie tendancieuse qui partira vite en vrille… Parmi les qualités du film on retiendra principalement le très bon Olivier Barthélémy et la délicieuse ( et débutante à l’époque ) Leila Bekhti, une bande-son purement efficace ainsi qu’une volonté assumée de partager un gros et joyeux bordel gentiment poussif de la part de Kim Chapiron et de toute la clique à 120 films…
Star aguerrie Vincent Cassel trouve ici un rôle de composition finalement assez indigent, trop caricatural pour convaincre et surtout interprété sans convictions par l’acteur : trop tiqué, trop forcé et superficiel le personnage de Joseph, plouc moustachu vicelard et incestueux reste l’une des performances les plus médiocres du comédien, définitivement meilleur lorsqu’il s’agit de jouer des rôles plus proches de sa personnalité ( citons au hasard le récent Mon Roi de Maïwenn, l’excellent Sur mes lèvres ou encore l’incontournable Irréversible de Gaspar Noé ).
Sheitan nous plonge dans une ambiance crasse qui tient pleinement ses promesses ( citons pêle-mêle une scène de grotte chaude pas mal amusante, une relecture d’une séquence culte du premier Freddy, des allusions sexuelles bien vulgos ou encore un climat de consanguinité pas mal inconfortable…). On préférera toutefois revoir le beau et très malsain Calvaire de Fabrice Du Welz, ce dernier témoignant de qualités d’écriture largement plus développées qu’ici. Pas mal du tout dans l'ensemble.