The devil's whore

Ces dernières semaines, j'ai regardé quelques westerns réalisés durant les années 2010. Ce qui m'a frappé, c'est que la plupart ne raconte absolument rien, l'auteur jouer au poseur à Sundance. "Sweetwater" a donc au moins le mérite de proposer une histoire avec des enjeux, des conflits, de l'action : ça fait carrément plaisir !

Malheureusement, le scénario n'est pas pour autant dépourvu de défauts. L'intrigue démarre tardivement et l'auteur préfère jouer à un jeu de fausse piste quant à savoir qui est le vrai héros plutôt que de creuser son intrigue et surtout de préparer l'héroïne (ou préparer le spectateur à cette héroïne) ; en effet, j'ai eu l'impression d'avoir un "presque film avec Clint Eastwood", sauf que la montée en puissance n'a jamais vraiment lieu, que tout est trop soudain. Le faux héros reste un personnage plaisant qui méritait lui aussi son propre film. Heureusement, il n'est pas pour autant difficile de tenir devant le film : quelques chouettes confrontations entre les différents personnages, de l'humour pour alléger la situation et des personnages hauts en couleurs (même s'ils auraient pu être exploités un peu plus et un peu mieux pour certains).

La mise en scène est plutôt sobre, ça aussi ça fait du bien par rapport à ces autres westerns. Cela ne veut pas dire que c'est mal filmé, il y a même quelques jolis plans. Mais au moins c'est rythmé et l'action est bien rendue. Et puis les acteurs sont bons ; Ed Harris ne m'a pas entièrement convaincu dans son cabotinage, mais il reste agréable à voir délirer ; les autres s'en sortent assez bien, plus particulièrement Jason Isaacs. Petite cerise sur le gâteau, quelques corps de femmes dévoilés : je retiendra surtout une femme chubby que l'on ne verra que trop modérément. Les décors et costumes sont également bien trouvés, bien exploités.

Bref, "Sweetwater" est un western divertissant malgré quelques défauts narratifs.