Après un premier épisode qui avait divisé la critique et les fans du détective de Baker Street, Guy Ritchie persiste et signe un deuxième épisode dans lequel le célèbre londonien se retrouve opposé à son plus redoutable adversaire : le Professeur Moriarty.

Autant le dire tout de suite : les amateurs comme les détracteurs du premier volet se trouveront en terrain connu. Pas de véritables révolutions entre les deux épisodes, Ritchie nous ressort les mêmes rouages, les perfectionnant un peu au passage. Sa réalisation est toujours aussi pêchue, et il semble parfois s'amuser à trouver l'angle de caméra le plus improbable qui soit. Le résultat est esthétiquement impressionnant, d'autant que l'anglais disposait visiblement de gros moyens. Les explosions s'enchaînent, les effets spéciaux sont d'excellente facture, et la photographie sombre à souhait et du plus bel effet.

Le scénario trimbale allègrement l'ami Holmes à travers une Europe de fin de XIXème parfaitement reconstituée. L'histoire en elle même souffre du fait qu'elle ne semble bien souvent servir que de prétexte aux pérégrinations du "dynamic duo" (trio en l'occurrence, si l'on prend en compte Sim, le faire valoir de service), et l'on se sent souvent en droit de questionner les motivations profondes de l'infâme Moriarty. Les dialogues, eux, sont plutôt bien écrits, avec une forte connotation homo-érotique entre les deux compères.

Le duo principal est une nouvelle fois incarné avec bonheur par Robert Downey Jr, qui cabotine parfois un peu trop, et Jude Law impeccable et sérieux dans son rôle de souffre douleur. A leur côté, Noomi Rapace hésite entre accent suédois, français et anglais, et convainc de façon inégale. Les deux petits nouveaux, Jared Harris (Moriarty) et Stephen Fry (Mycroft Holmes) tirent joliment leur épingle du jeu, mention spéciale au premier nommé, qui tient là un professeur glaçant et tout à fait réaliste.

Un deuxième opus qui risque une nouvelle fois de décevoir les inconditionnels du personnage écrit, mais qui enchantera sans doute les amateurs de films d'action avec son tempo enlevé et ses scènes d'actions parfaitement maîtrisées.
Hyunkel
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le 6 févr. 2012

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Hyunkel

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