Guy Ritchie joue la surenchère par rapport au premier opus, pour mon plus grand plaisir, la plupart du temps, et ma grande confusion parfois... ça va vite, ça pète dans tous les sens, on saute d'un train à une usine d'armement en Allemagne puis nous revoilà en Suisse, mais je n'ai jamais compris comment... Bref, un festival d'effets spectaculaires et un prétexte tout à fait négligeable, on ne peut pas se tromper, on est dans le pur divertissement. Les reconstitutions sont impressionnantes, à défaut d'exactes, les dialogues claquent comme des mitraillettes, les acteurs cabotinent à l'extrême, les femmes peinent à trouver leur place malgré leurs qualités d'interprète, en bref, le cahier des charges a été rempli. Presque trop. On s'achemine à toute allure vers un dénouement tape-à-l’œil, quasiment entièrement fondé sur l’ambiguïté de la relation Sherlock/Watson, dont le scénario joue à outrance : nos deux héros se retrouvent dans les bras l'un de l'autre - en tout bien tout honneur, bien sûr - alors que Sherlock est grimé en femme, les jambes à l'air et en l'air... ça tourne un peu à la pantalonnade parfois. M'enfin, bon, ça occupe la tête davantage que cette histoire d'attentat à visée commerciale. Malgré tout, reconnaissons au film une petite portée militante, puisqu'il dénonce à l'occasion les fortunes accumulées par des personnes sans âme grâce à des guerres-prétextes. C'est dans l'air du temps. Tout le monde le sait, mais ça n'est pas pour autant qu'on renonce à la guerre, ou aux scènes qui rendent la destruction meurtrière fascinante... comme cette surenchère d'armes vers la fin du film, qui voit Watson dégommer un sniper au canon, ou Sherlock et lui slalomer entre les obus dans un petit bois dévasté. Personnellement, je ne crois pas qu'on puisse dénoncer quoi que ce soit quand on joue sur les deux tableaux, mais bon, c'est juste moi...