Sherlock Holmes : Jeu d'ombres par Christine Deschamps

Guy Ritchie joue la surenchère par rapport au premier opus, pour mon plus grand plaisir, la plupart du temps, et ma grande confusion parfois... ça va vite, ça pète dans tous les sens, on saute d'un train à une usine d'armement en Allemagne puis nous revoilà en Suisse, mais je n'ai jamais compris comment... Bref, un festival d'effets spectaculaires et un prétexte tout à fait négligeable, on ne peut pas se tromper, on est dans le pur divertissement. Les reconstitutions sont impressionnantes, à défaut d'exactes, les dialogues claquent comme des mitraillettes, les acteurs cabotinent à l'extrême, les femmes peinent à trouver leur place malgré leurs qualités d'interprète, en bref, le cahier des charges a été rempli. Presque trop. On s'achemine à toute allure vers un dénouement tape-à-l’œil, quasiment entièrement fondé sur l’ambiguïté de la relation Sherlock/Watson, dont le scénario joue à outrance : nos deux héros se retrouvent dans les bras l'un de l'autre - en tout bien tout honneur, bien sûr - alors que Sherlock est grimé en femme, les jambes à l'air et en l'air... ça tourne un peu à la pantalonnade parfois. M'enfin, bon, ça occupe la tête davantage que cette histoire d'attentat à visée commerciale. Malgré tout, reconnaissons au film une petite portée militante, puisqu'il dénonce à l'occasion les fortunes accumulées par des personnes sans âme grâce à des guerres-prétextes. C'est dans l'air du temps. Tout le monde le sait, mais ça n'est pas pour autant qu'on renonce à la guerre, ou aux scènes qui rendent la destruction meurtrière fascinante... comme cette surenchère d'armes vers la fin du film, qui voit Watson dégommer un sniper au canon, ou Sherlock et lui slalomer entre les obus dans un petit bois dévasté. Personnellement, je ne crois pas qu'on puisse dénoncer quoi que ce soit quand on joue sur les deux tableaux, mais bon, c'est juste moi...

Créée

le 15 avr. 2018

Critique lue 205 fois

Critique lue 205 fois

D'autres avis sur Sherlock Holmes : Jeu d'ombres

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
TheScreenAddict
2

Critique de Sherlock Holmes : Jeu d'ombres par TheScreenAddict

Tout aussi bourrin et décérébré que son prédécesseur, déjà signé par un Guy Ritchie en roue libre, Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres vient s'ériger comme le nouveau modèle de la disette créative...

le 25 janv. 2012

55 j'aime

24

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
Torpenn
3

Comics de répétition

Le premier épisode, malgré les abominables saloperies de mise en scène de Guy Ritchie se laissait presque regarder grâce au charme du couple principal, au frais minois d’Irene Adler, à un Mark Strong...

le 27 sept. 2012

54 j'aime

18

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
Hypérion
5

Super Sherlock, le retour.

Illustrer la lutte intellectuelle entre deux génies dans le cadre d'un blockbuster se devant d'être accessible à tous. Énoncé ainsi l'exercice est casse gueule au possible. Alors plutôt que d'essayer...

le 15 févr. 2012

33 j'aime

12

Du même critique

Watchmen
ChristineDeschamps
5

Critique de Watchmen par Christine Deschamps

Il va vraiment falloir que je relise le somptueux roman graphique anglais pour aller exhumer à la pince à épiler les références étalées dans ce gloubiboulga pas toujours très digeste, qui recèle...

le 18 déc. 2019

20 j'aime

3

Chernobyl
ChristineDeschamps
9

Critique de Chernobyl par Christine Deschamps

Je ne peux guère prétendre y entendre quoi que ce soit à la fission nucléaire et, comme pas mal de gens, je présume, je suis bien contente d'avoir de l'électricité en quantité tout en étant...

le 9 sept. 2019

13 j'aime

5

La Vérité sur l'affaire Harry Québert
ChristineDeschamps
2

Critique de La Vérité sur l'affaire Harry Québert par Christine Deschamps

Un livre que j'avais vraiment dévoré adapté en minisérie par le maître Jean-Jacques Annaud. Il y avait de quoi être impatiente, même sans avoir vu le moindre teaser indécent de TF1, chaîne dont je...

le 24 déc. 2018

9 j'aime

3