Un chef d' Oeuvre absolu, qui montre la différence entre les génies, et les médiocres....

Bonjour à tous,

Je tiens à faire cette critique, d' un film connu par tous, hyper célèbre ( pas que pour des bonnes raisons ). C' est ce film, que j' ai vu, en seconde, en 2006, qui m' a donné goût au cinéma. Pour la première fois, j' avais l' impression qu' un film faisait autre chose que me divertir bêtement.... pour la première fois, j' avais l' impression qu' un film avait un message d' une telle ampleur, que je ne pouvais pas tout saisir, à l' époque.... J' étais fasciné, par ce film.... Je l' ai adoré. Même si des sombres crétins m' ont gâchés le film, en rigolant, de façon goguenarde, lors de scènes clés.... Les ados.... Pas tous, très subtils....

L' histoire, tout le monde la connaît. Vraiment ? Faut que je l' explique ? Bon. Très bien. Jack Torrance (Jack Nicholson), ex-professeur qui se voudrait écrivain, accepte le poste de gardien de l'hôtel Overlook, ce palace isolé dans les montagnes rocheuses du Colorado, vide et coupé du reste du monde durant tout l'hiver. Le directeur de l’hôtel prévient Jack qu'il y a plusieurs années, un précédent gardien, nommé Grady, avait assassiné sa femme et ses deux filles avec une hache avant de se suicider avec une arme à feu. Jack décide malgré tout de s'installer dans l'hôtel avec sa femme Wendy et son fils Danny. Mais ce dernier semble savoir bien des choses sur l'hôtel, des visions sanglantes l'avertissent des dangers à venir.....

Bref. Ceux qui ont deux ou trois notions de cinéma constatent, impuissants, le travail d'un technicien hors pair, doublé d'un visionnaire unique, dont le très singulier mode opératoire à construit toute la réputation. Avec Shining, Kubrick cultive un nouveau genre de peur, de celle qui s'infiltre insidieusement dans les esprits, pour y semer un sentiment d'angoisse persistant, qui ne cesse de s'amplifier tout au long du film.

Erreur que d’avoir vendu ce film comme le film d’horreur ultime, car il est bien plus que cela. Un film d’horreur psychologique qui renvoient aux terreurs les plus profondes de l’Homme. A travers le labyrinthe et les couloirs de l’Overlook Kubrick entends explorer la psyché humaine et la douce descente dans la folie engendré par la solitude. Solitude extrême ici poussée à son paroxysme car elle est souhaitée par notre protagoniste. Ecrivain raté, amenant sa petite famille avec lui, il va se retrouver nez à nez avec le syndrome de la feuille blanche, le réalisateur démontre comment l’artiste va devoir se séparer de ses biens physique, de sa raison, et enfin de sa famille…à la hache ! Rapidement le complexe oedipien s’installe à l'intérieur du trio de personnages, dans l’ambiance glaciale de l’hôtel symbole d’une rationalité extrême et d'une symétrie maladive, comme souvent chez Kubrick. Porté par un Jack Nicholson au top de sa carrière, et qui semble plus fou que jamais dans cet ambiance des plus malsaines, le temps semble se dilater dans ce coin perdu dans les montagnes, et cela dés leur arrivée avec cette effroyable séquence filmé depuis l’hélicoptère, et puis de cartons en cartons et de travelings en traveling, nous assistons à une descente au cœur de folie dans un paysage immaculée…Brillant.

"All work and no play makes Jack a dull boy" écrit Jack plusieurs fois sur sa machine à écrire... Avec cette adaptation du roman de Stephen King, Stanley Kubrick nous fait suivre Jack, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny qui s'apprêtent à y passer de long mois coupé du monde et peu à peu sentir la solitude, les hallucinations ou encore la folie. Au-delà de ces scènes mémorables (celle de l'affiche, les longs plans suivant Danny en vélo confronté à des spectres de petites filles...), c'est une véritable invitation à la terreur et au trouble que nous propose Kubrick, avec une mise en scène éblouissante et la mise en place d'une atmosphère sombre, parfois malsaine, angoissante et surtout fascinante. Au fil des semaines, chaque membre de la famille souffre d'hallucinations sous une forme ou une autre, les premières venant de Danny qui a des visions de meurtres commis à l'hôtel des années plus tôt puis Jack vivant une lente descente dans la folie et aux enfers et enfin l'hystérie de Wendy, trois personnages que Kubrick met parfaitement en scène et prend le temps de montrer leurs évolutions, ce qui les rend encore plus passionnant. Kubrick maitrise parfaitement le climat de terreur qu'il met en place, sa maitrise technique est bluffante, que ce soit dans les plans ou les angles de prises de vues. Et enfin il y a aussi cet hôtel avec ses structures uniques, ses tapis, ses couloirs ou encore ses miroirs, déjà angoissant à lui tout seul. Le casting est impeccable et notamment Jack Nicholson dont son cri à glacer le sang reste en mémoire. Comme souvent quand il s'attaque à un roman, Kubrick a le don et le génie de faire oublier l’écrivain et de s'approprier les œuvres, c'est le cas ici, comme ça l'était avec Orange Mécanique ou encore Lolita. Décidément il peut s'attaquer à n'importe quel genre avec excellente, c'est encore le cas avec Shining, qui relève du coup de maitre. Brillant et unique.

Je vias vous dire pourquoi. Lorsque Stanley Kubrick décide d’adapter sur grand écran le roman de Stephen King, The Shining (1977), il vient d’essuyer le plus gros échec de sa carrière (Barry Lyndon, 1975) tandis que L’Exorciste (Friedkin, 1973), film dont il a refusé la réalisation, a battu des records d’entrées et de recettes partout dans le monde. Déterminé à prendre sa revanche et certain de pouvoir faire mieux que Friedkin, il désire faire « le film le plus effrayant de tous les temps ». Loin de faire vraiment peur (au même titre que Répulsion, The Thing ou Massacre à la tronçonneuse), Shining n’en n’est pas moins terrifiant quand il traite l’horreur comme une introspection de la folie, prenant le spectateur à témoin de la dégradation mentale du personnage principal. On a dit de ce film qu’il était à part dans la filmographie du cinéaste tant il semble moins "profond" dans les thèmes abordés. Mais à y regarder de plus prêt, Shining s’inscrit parfaitement dans l’œuvre de Kubrick.

Stanley Kubrick n’a presque exclusivement fait que des adaptations de romans, choisissant à chaque fois des genres très variés lui permettant d’explorer différents horizons cinématographiques, tout en traitant systématiquement des mêmes thèmes. Pour son incursion dans le genre horrifique, il choisit un roman de Stephen King, The Shining. C’est un choix qui peut étonner, tant le récit de King semble très loin des préoccupations habituelles du cinéaste. The Shining n’est qu’une énième variation du thème de la maison hantée. Il raconte comment le mal, cette force extérieure, peut accabler les esprits faibles, anéantir la cellule familiale et conduire à la mort. Le ton tragique et résolument pessimiste du livre provient de la situation sociale de la famille Torrance (le père Jack, la femme Wendy et le fils Danny), les héros de l’histoire. En pleine reconstruction après un passé houleux, croyant trouver en l’hôtel Overlook, qu’ils doivent garder durant tout un hiver, un nouvel espoir, ils vont vivre un véritable cauchemar car la demeure est possédée par des esprits maléfiques. Pour Kubrick, moins manichéen et plus profane, le mal est une notion mal définie, presque inexistante, l’homme n’est victime que de lui-même, de sa cupidité, de son égoïsme, de ses contradictions... Dès lors, une histoire de maison hantée par des fantômes malfaisants est difficilement concevable dans sa filmographie.

C’est pourquoi l’adaptation de The Shining ne se fit pas sans une certaine "torsion" thématique, qui a dû froisser King (et qui expliquerait son rejet du film). Kubrick épure le récit de tout l’habillage dont l’avait revêtu le romancier. Presque rien ne subsiste du passé des personnages et de l’hôtel et toutes les scènes en dehors de ce dernier sont réduites au strict minimum. Il ne reste que le squelette de l’histoire et les personnages principaux dont la personnalité a été profondément modifiée, à l’exception du petit Danny, dont le caractère taciturne et réservé correspond bien à l’univers du cinéaste. Si l’on retrouve quelques scènes inspirées directement du livre, aucune n’est fidèle jusqu’au bout, n’en conservant que quelques bribes de dialogues. La fin est quant à elle radicalement différente puisque dans le livre, Jack, complètement possédé par les esprits de l’hôtel, brûle avec ce dernier lors de l’explosion de la vieille chaudière. Tandis que dans le film, Jack finit par se perdre dans le labyrinthe de l’hôtel (une pure invention de Kubrick) et meurt de froid sous la tempête de neige. Toutes ces modifications, cette simplification de l’histoire à l’extrême, tire le film vers une certaine abstraction, laissant le spectateur dans le doute quant à l’interprétation des événements qui s’y produisent.

Il existe deux versions de Shining : une, longue, pour l’exploitation américaine et l’autre, courte, pour l’exploitation européenne. La version courte, dont les coupes ont été effectuées par Kubrick lui-même, est plus conforme à sa vision et témoigne de son désir d’orienter le récit dans un sens plus abstrait, plus éloigné du roman et donc moins explicatif. Quatre points, d’une version à l’autre, sont considérablement atténués (voire abolis) :

1) Le don de Danny. Au début du film, toute une scène nous montrant Danny ausculté par un médecin après qu’il s’est évanoui suite à une série de "visions" prémonitoires, disparaît. De même que plus tard dans le film, après le traumatisme de la chambre 237, on découvrait que Danny était complètement possédé par Tony, son "ami imaginaire".

2) L’alcoolisme de Jack. Primordial dans le livre, Kubrick supprime toutes les scènes ou dialogues qui y faisaient directement référence dans la version longue. Pour King, cela permettait d’exposer le mal-être de Jack, et sa faiblesse face au fantôme. Kubrick semble ne pas vouloir lui trouver de circonstances atténuantes, accentuant ainsi la complexité du personnage et évitant les schématismes (dont il a horreur).

3) La personnalité de l’hôtel. Par exemple lors d’une visite guidée, on pouvait voir Ullman, le directeur de l’Overlook, raconter à Wendy que l’hôtel a déjà hébergé plusieurs présidents américains. Le côté abstrait de l’Overlook est ainsi renforcé. Kubrick ne veut pas qu’on le considère, contrairement au roman, comme une entité à part entière. Il supprime une courte partie du dialogue entre Halloran et Danny dans la cuisine où ce dernier demande au cuisinier s’il a peur de l’hôtel.

4) Tout ce qui se situe à l’extérieur de l’hôtel. Deux scènes montrant Wendy regardant la télévision ont disparu. Le périple d’Halloran pour rejoindre l’Overlook de la Floride a été raccourci, ne tenant plus qu’en une poignée de plans. Manque aussi une scène où il s’entretient avec un garde-forestier pour savoir si les Torrance sont joignables par radio.

Chez Kubrick, les malheurs de la famille Torrance ne semblent ainsi pas tant dus à l’influence d’esprits maléfiques qu’au personnage de Jack, qui perd la raison et sombre dans la démence. Le choix de Jack Nicholson et de son allure diabolique dans le rôle principal, n’est pas fortuit. Cette optique correspond mieux à la vision du monde de Kubrick qu’une simple histoire de fantômes. Sous cet angle, l’histoire de Shining rappelle sensiblement celle de la troisième partie de 2001, l’odyssée de l’espace (1969) où l’ordinateur HAL, sans raison apparente, décide d’éliminer les cosmonautes qu’abrite (et enferme) le vaisseau Discovery. Le thème de l’anéantissement des siens est d’ailleurs prépondérant dans l’œuvre de Kubrick : la hiérarchie militaire française qui décide d’exécuter trois de ses soldats (Les Sentiers de la gloire, 1957), l’état-major américain qui tente de neutraliser ses propres bombardiers pour empêcher une guerre nucléaire (Dr Folamour, 1964), les hommes préhistoriques qui se massacrent pour asseoir leur domination (2001), Alex qui tabasse ses droogs pour leur ôter toute idée d’insubordination (Orange mécanique, 1971), etc... L’Overlook n’est plus simplement un vieil hôtel hanté mais l’incarnation de l’inconscient de Jack, le lieu ou s’expriment tous ses désires refoulés, son Ça. Jack (le Moi), pénètre ce lieu, s’en empreigne et lui succombe, loin de son Surmoi qui pourrait être le labyrinthe, seul endroit où sa famille est « à l’abri » (c’est d’ailleurs là que Danny va se réfugier quand il est poursuivi par Jack à la fin du film).

Dès que Jack s’installe à l’Overlook, on le voit parcourir les longs couloirs de l’hôtel, faisant rebondir une balle contre les murs. Il s’arrête devant une maquette miniature du labyrinthe qu’il contemple. Le plan de raccord est une plongée éloignée sur le vrai labyrinthe que visitent Wendy et Danny, donnant ainsi l’illusion qu’ils sont observés de haut par Jack. Ce que Jack regarde alors, ce n’est pas sa famille en modèle réduit sur laquelle il pourrait exercer une quelconque domination (jusqu’alors, Jack les "subit" plus qu’autre chose), mais les derniers remparts qui les protègent de lui, les liens sociaux et moraux qui, une fois dans l’hôtel, seront annihilés. Dans chaque film de Kubrick il y a un point de basculement, vers lequel toute la première partie du film tend et dont toute la seconde partie découle. C’est par exemple le coup de foudre de Humbert Humbert pour Lolita quand il la découvre dans son jardin en train de lire étendue sur l’herbe (Lolita, 1962). C’est l’utilisation par les hommes préhistoriques d’un outil, un os, qui va changer le cours de l’humanité (2001). Le meurtre du sergent Hartman par Baleine et le suicide de ce dernier (Full Metal Jacket, 1987). C’est la révélation d’Alice Harford de ses fantasmes secrets à son mari (Eyes Wide Shut, 1999). Dans Shining, ce point de basculement se situe très précisément lorsque Jack, seul dans le grand hall de l’hôtel, observe fixement la tête baissée et les yeux relevés, presque en transe, les grandes fenêtres blanches sur lesquelles s’abat la neige qui va contraindre les Torrance à ne plus sortir de l’Overlook. Définitivement enfermé dans les limbes de son inconscient, Jack va pouvoir céder aux sirènes de la folie.

Ainsi, les fantômes qui apparaissent dans le film peuvent aussi bien être des manifestations surnaturelles que des hallucinations de Jack, la voix de son inconscient lui dictant ce qu’il a à faire, traçant un chemin direct vers ses pulsions enfouies. Lors de la scène fantomatique du bal, un serveur renverse accidentellement de la boisson sur Jack. Confus, le serveur guide Jack vers les toilettes pour le nettoyer. Pendant qu’il se fait essuyer, Jack engage la conversation avec lui, lui demandant son nom. Celui-ci dit s’appeler Derwent Grady, tout comme le précédent gardien de l’hôtel qui avait assassiné sa famille à coups de hache quelques années auparavant. Jack le lui fait remarquer mais Grady, d’abord interloqué, nie avoir jamais été le gardien et ajoute : « le gardien, c’est vous ». Le fantôme de Grady, qui a commis l’acte odieux que Jack va tenter de reproduire, est le reflet inconscient de Jack, l’expression de son Moi fantasmé. C’est lui qui va pousser Jack à assassiner sa femme et son fils. Les toilettes closes du bar, entièrement rouges et blanches, dénotent avec le reste de l’hôtel, et apparaissent comme le point culminant du refoulé de Jack : un lieu isolé et hors du temps. Un lieu que l’on désire inconsciemment atteindre, dans lequel on se trouve soi-même, mais dont on ne ressort pas indemne, tel que le camp d’entraînement dans Full Metal Jacket, le manoir à orgie de Eyes Wide Shut, la grange pour le duel final de Barry Lyndon (1975) ou Jupiter dans 2001.

Leur dialogue est filmé en champ/contre-champ, d’abord en plan américain, puis en plan poitrine. On a longtemps dit que l’obstination de Kubrick à multiplier les prises était due à son perfectionnisme [*]. Pourtant, au-delà d’une certaine « perfection », ce qui l’intéresse principalement, c’est de trouver un état spécifique chez ses comédiens, qu’il tente de provoquer en les épuisant et en poussant leur jeu jusque dans leurs derniers retranchements. Kubrick avait horreur des jeux naturalistes, tout en nuances et en gammes des comédiens professionnels, qui dictent trop précisément l’émotion et le sens d’une scène. Ce qu’il recherche, c’est une certaine outrance, une crispation des attitudes qui confine parfois au cabotinage et à l’absurde (l’absurdité étant justement le manque de sens). Souvent, chez lui, les personnages débitent des généralités dignes des feuilletons télé les plus plats (et les dialogues de Shining sont un très bon exemple tant on n’y dit essentiellement que des banalités) mais sous une constante tension. Cela a pour effet de créer un contraste entre ce qui est dit et comment on le dit, et ce contraste provoque un malaise car il brouille tout signifiant et tout signifié. Un plan chez Kubrick n’est éclairé et n’a de sens que par le plan qui le précède. C’est l’utilisation continuelle de l’effet Koulechov, parfois à un degré infime, où un plan influe systématiquement sur la perception du plan suivant. Un simple champ/contre-champ durant un dialogue prend parfois chez lui des proportions dramatiquement démesurées tant l’évolution d’une conversation semble affecter les personnages. Le dialogue entre Grady et Jack montre bien cette transmission de tension qui voyage d’un plan à l’autre. D’abord simple serveur, Grady soumet littéralement Jack à céder à ses pulsions. Son regard se durcit, se fixe sur Jack et son visage se fige. Jack est d’abord gai, l’air narquois avant de paraître totalement tétanisé devant Grady.

Mais ce que recherche Kubrick, ce n’est pas tant trahir le roman de King que mélanger les pistes. Tirer l’histoire vers l’abstraction n’en dénature pas le sens mais élargit les interprétations. On connaît le goût de Kubrick pour les fins ouvertes et les sens ambigus (la fin de 2001 n’étant que la plus illustre du lot). Shining autorise également une vision proche du livre, presque ironiquement, où l’Overlook serait une maison hantée. Au début du film, Ullman fait référence à un cimetière indien sur lequel a été bâtie la volumineuse demeure, seul indice d’une éventuelle explication surnaturelle à ce qui va s’y produire. Danny, bien que cela se passe hors-champ, aurait été agressé par la morte de la chambre 237, comme dans le roman. C’est apparemment le fantôme de Grady qui libère Jack de la réserve où l’a enfermé sa femme, bien qu’une fois de plus tout cela reste hors-champ. Wendy, devant la folie meurtrière de son mari, finit elle aussi par voir les fantômes. Tous ces éléments pourraient trouver des explications psychanalytiques. On pourrait dire que Wendy réalise la démence de son époux et finit par apercevoir la noirceur de son inconscient. Pourtant, parmi les hallucinations qui l’assaillent, figure une scène où un homme déguisé en animal (chien ? cochon ?) ferait une fellation à un homme en smoking. Cette image est une référence directe au livre où le fantôme d’Horace Derwent, l’ancien propriétaire de l’Overlook, revient hanter ses murs accompagné de son esclave sexuel déguisé en chien, avec qui il se livrait à toutes sortes de perversités. On peut difficilement rattacher cette image à l’inconscient de Jack. Elle figure dans le film comme un sceau qui expliciterait sa filiation au roman.

Kubrick cultive l’ambiguïté jusqu’à ce que plusieurs interprétations puissent cohabiter sans obligatoirement se contredire (d’où, peut-être, l’existence de deux versions du film). Après tout, la troisième partie de 2001 peut aussi se regarder comme une histoire de lieu hanté, où une présence invisible tenterait d’éliminer les humains enfermés avec elle. Ces multiples sens (nous n’avons relevé ici que les plus évidents) sont la conséquence de l’ouverture vers laquelle tend chaque film de Kubrick. C’est la marque de son génie, mais aussi sa grande perversité.

Foncez voir ce film, si vous ne l' avez pas vu. C' est une pure merveille. Portez vous bien. Tcho. @ +.

Créée

le 19 mars 2015

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San  Bardamu

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