La bête humaine

J'ai pensé tout de suite à la réaction de Stephen King : son oeuvre littéraire transformée en chef - d'oeuvre culte du 7eme art. Oui, car ne nous voilons pas la face : il n'y a rien à jeter, pas le moindre petit défaut dans ce film de Kubrick. L'ambiance glaçante, totalement oppressante de ce célèbre huis clos s'installe dès les premières minutes et ne relâche pas son étreinte jusqu'à la fin. Le revoir en 2015, c'est aussi se prendre un petit shoot vintage niveau looks et décors mais ce détail contribue à la grandeur de la mise en scène et à son charme hypnotique. Cet hôtel à la grandeur surannée, qui porte en lui sa grandeur et ses désastres passés, m'a envoûtée dès que la caméra y est entrée.

Shining est un film - somme, une oeuvre parfaite qui tire sa puissance de son atmosphère hallucinante et ténébreuse, pleine de dangers tapis partout et de présences surnaturelles et maléfiques, de sa musique étrange, dissonnante, qui vous glace les sangs, mais aussi - et surtout - au jeu hystérique du grand, du géant Nicholson, incarnation de la folie, psychopathe fabuleux littéralement en transe dans ce film dont il porte l'intensité de bout en bout. Il faut voir ses yeux, son visage qui rougit sous l'effet de la rage : cet acteur me sidère et me terrifie a chacune de ses apparitions. Ajoutons à cela des trouvailles scénaristiques totalement grandioses (les feuilles tapées à la machine à écrire. . Une acmé d'une puissance qui m'a scotchée), une mise en lumière dingue, des plans superbes à couper le souffle : voilà le cocktail sans faute que nous livre Kubrick qui nous offre ici une immense leçon de cinéma.

Je comprends aujourd'hui la présence récurrente de ce film dans vos top 10 : c'est une oeuvre immense dont la réputation n'est absolument pas usurpée.

A voir d'urgence si ce n'est pas encore fait !