"They're eating asses and sucking cocks,and then they show at the buffet and say they're vegan"

Auriez-vous pu imaginer voir un jour dans un film (ou dans la vraie vie, d'ailleurs) un type chanter l'hymne américain dans un anus pendant que son "collègue" se sert d'un pénis en érection comme d'un micro. Pas moi.

Petite critique pour un film qui me permet de légitimer la réflexion que j'avais eu dans ma critique de "L'Inconnu du Lac"(1). Shortbus. Voilà un bon exemple de film avec des scènes de sexe explicites toujours justifiées, monsieur Guiraudie. Souvent très drôle, parfois grave voire glauque, elles permettent de montrer clairement les tumultes, névroses et autres sentiments qui assaillent les personnages.
D'ailleurs, les personnages.Le réalisateur John Cameron Mitchell a le chic pour toujours rendre adorables des personnages marginaux ou franchement borderline. Il y parvenait déjà dans son premier film, "Hedwig and the Angry Inch", dont le personnage principal était un chanteur rock transsexuel.

Bon après, si le cinéma de Gregg Araki vous file des boutons, passez votre chemin. "Shortbus" est clairement dans cette frange du cinéma indépendant américain remplie de jeunes éphèbes qui se regardent le nombril, voire un peu plus bas. Mais vous rateriez un film très drôle et au ton finalement léger et insouciant.

« Le sperme qui gicle sur le tableau et qui se fond dans la toile pour disparaître,
c’est un peu l’idée maîtresse de ce film. Plein de gens me disent qu’ils ont oublié
tout ce qui est sexuel lorsque le film touche à sa fin.
Le sexe n’est qu’un élément parmi d’autres dans la vie des personnages.
Voilà pourquoi il nous faut jouir dans le tableau. »
John Cameron Mitchell

A la fin, la jouissance retrouvée des personnages rallume les lumières des villes. Et nous, en ce triste décembre 2013, on attend quoi pour rallumer les lumières?


(1) http://www.senscritique.com/film/L_Inconnu_du_lac/critique/23892736
RobertJohnson
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Bons Films (re)découverts sur MUBI.COM

Créée

le 11 déc. 2013

Critique lue 2K fois

15 j'aime

Robert Johnson

Écrit par

Critique lue 2K fois

15

D'autres avis sur Shortbus

Shortbus
Galaad
3

Critique de Shortbus par Galaad

Si votre emploi du temps ne vous permet pas de laisser filer inutilement 1h30 mais que vous désirez tout de même vous faire une idée sur ce Shortbus,, alors visionnez simplement la scène d'ouverture,...

le 27 oct. 2010

22 j'aime

3

Shortbus
Velvetman
8

Les démons de minuit

Le cadre libérateur qu’offre Shortbus est à la fois euphorisant, et dévasté par la quête existentielle qu’entreprend tout un chacun, au travers de cette jeunesse déjà adulte, voire ces « adulescents...

le 20 juil. 2014

19 j'aime

Shortbus
RobertJohnson
7

"They're eating asses and sucking cocks,and then they show at the buffet and say they're vegan"

Auriez-vous pu imaginer voir un jour dans un film (ou dans la vraie vie, d'ailleurs) un type chanter l'hymne américain dans un anus pendant que son "collègue" se sert d'un pénis en érection comme...

le 11 déc. 2013

15 j'aime

Du même critique

Trance
RobertJohnson
7

J'ai bloqué. Quelqu'un peut me raconter ce qui se passe après le "full frontal" de Rosario Dawson ?

Mon cerveau a pas supporté. Déjà, quand juste avant, la scène suggère qu'elle se rase le pubis dans la salle de bain, j'étais tout... M%RTFLHPRYTOJ?ZNZ... mais le fait de LE VOIR, ça m'a... enfin...

le 15 mai 2013

22 j'aime

11

The Social Network
RobertJohnson
10

Fight Club 2: le Pouvoir change de mains, pas de visage...

Que vous aimiez ou pas ce film ne l'empêche pas d'être le film le plus important de notre époque. Et quoi que vous pensiez de Facebook et de son omniprésence, il ne sera jamais qu'un symptôme de...

le 12 nov. 2012

21 j'aime

4

Only God Forgives
RobertJohnson
7

Nicolas Winding Refn réalise désormais des pubs de parfum

Enfin si c'est le cas, "Only God Forgives" fait la promo d'un parfum qui sent la sueur, l'hémoglobine et les sécrétions. Mais j'ai quand même passé une bonne partie du film, pouffant de rire, à...

le 24 mai 2013

18 j'aime

8