Shutter Island, sorti en 2010, est l'adaptation du roman du même nom de Dennis Lehane à qui l'on doit notamment Mystic River. Il s'agit de la quatrième collaboration du réalisateur américain avec son acteur fétiche Léonardo Di Caprio. Ce travail commun produit de vrais chefs d'oeuvre à l'image de Gangs of New-York mais également du moins bon avec Aviator ou le Loup de Wall Street, films qui me sont complètement hermétiques.
Shutter Island entre non seulement dans la première catégorie, mais encore mieux me semble l'oeuvre la plus aboutie de ce binôme. Elle nous entraîne dans une histoire policière au début des années 1950. Deux policiers, Teddy Daniels et Chuck Aule, débarquent sur Shutter Island, une île au large de Boston, pour enquêter sur la disparition d'une patiente d'un hôpital psychiatrique de « haute sécurité » sur l'île. À leur arrivée, on leur explique qu'elle a tué ses trois enfants en les noyant. Alors que l'on pense être confrontée à un simple travail d'investigation, le réalisateur brouille les pistes en actionnant des flashbacks et autres retournements.
Ne connaissant pas le livre, je me suis complètement pris au jeu de la réalisation. Durant le temps du film, je doutais en permanence entre réalité et fiction. Le personnage principal est-il acculé ou fou? Sommes nous dans la réalité ou le fantasme? Ces questions durent jusqu'à la dernière réplique. Un coup de génie! Et puis l'atmosphère est sombre et esthétique, le cadre géographique de cette île est idéal. Di Caprio prouve une fois encore tout son talent, et aurait mérité l'oscar tant attendu, et obtenu depuis.
Le film pose également de vrais questions de société de l'époque, particulièrement sur la considération de la folie et ses traitements nauséabonds.