Il y a des films que tu regardes, comme ça, sur un coup de tête, on est vendredi, et tu te crois dimanche. Les dimanches sont longs, mous, la ville est morte, pire qu'assoupie. C'est le temps du cocon fatigué au fond du lit.
Il y a des films que tu regardes sans conviction, tu sais que la thématique sera difficile.
La perte.
On l'affronte toute notre vie.
Il y a des films que tu regardes alors que tu essaies de profiter de l'instant présent, de savoir qu'on perdra ce présent tôt ou tard, ce soir ou demain, dans une semaine, trois mois, ou dix ans.
Et tu te prends une claque d'adolescente, tes tripes se réveillent, tu chiales bêtement. Alors que tu sais que la thématique est clichée, que ça fait très ado et blablabla.
Surprise !
Il y a la neige, le froid mordant de l'hiver, de la mort, et des analepses, beaucoup d'analepses.
Et puis il y a la musique, l'appréhension de cette dernière, le fait de s'abandonner en créant, de s'abandonner à elle, avec elle, l'ambiance qu'il y a autour des styles musicaux différents, et la très simpliste opposition entre le chaos et le cadre, entre le lâcher-prise et la maîtrise contenue.
Bref, une bonne petite claque, il n'y a pas d'âge pour ressentir de douces émotions bateau qui au final, sont bateau parce qu'on les ressent tous, parce que ce sont des émotions basiques, parce qu'on s'attache tous, à quelqu'un, ou à quelque chose.
Un bon petit retour aux sources, vraiment bien amené musicalement.
Ah bon sang, c'était simple, mais c'était doux, c'était bien.
C'était mon film du dimanche, un vendredi soir.