Apocalypse Ñow
Ce qui fait de Denis Villeneuve, depuis maintenant quelques années, une véritable valeur sure du cinéma nord-américain, c’est qu’il est tout sauf un pur produit hollywoodien. Prisoners n’était pas...
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le 10 oct. 2015
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5
J'aime ce film. Il est beau. Il est très beau. Il est très très très beau (les plans du crépuscule BORDEL). Et il a un double discours super bien imaginé entre son intrigue basique et tout ce que représente les personnages.
C'est le premier film de Denis Villeneuve que je vois. Oui c'est pas bien. Et ça me donne envie de découvrir encore plus la filmo du bonhomme. Parce que cette petite plongée dans les opérations de barbouzes de la CIA avec un agent du FBI au milieu de tout ça, ça envoie sévère de la tension par palette de 12. Je reproche peut être la sur utilisation d'un procédé musical qui au bout d'un moment se neutralise de lui même, mais le rythme dans le découpage et le montage est monstrueusement bien dosé.
On suit Emily Blunt (dont j'ai oublié le nom du personnage, mais on s'en tape) qui est agent du FBI opérant sur des cartels de drogue au sein des États-Unis. Après une opération qui a mal tourné, elle est recruté temporairement pour venir appuyer une escouade de paramilitaires opérant à la frontière avec le Mexique sous l'égide de la CIA.
Il n'y a pas énormément de scènes différentes, mais la mise en tension de chaque moment rend le tout stressant, suffoquant. Rien n'arrête le roulement des opérations, ni les échanges de coup de feu, ni les embouteillages à la frontière, ni un goulot d'étranglement, ni un interrogatoire musclé. Le scénario prend tout à rebrousse poil, nous rend autant victime que l'héroïne de la situation que nous subissons avec elle, et chaque coup de poing qu'elle reçoit est une claque au visage du spectateur.
On se sent mal, le film est froid, on se rend compte que le monde va mal et qu'on ne fait que subir ce qui se passe. C'est violent psychologiquement, et c'est cruel. La scène du repas à la fin est effroyable de maitrise dans le tempo de la cruauté. Le tout fait hors-champ.
C'est un film sur la complaisance d'une institution avec des méthodes détestables, l'utilisation de valeurs comme porte étendard et caution aux pires procédés. C'est une énorme métaphore sur la froideur du monde à la frontière la plus chaude des États-Unis. C'est un film qui démontre que la loi du plus fort s'applique avec comme caution la loi, qui n'est là que pour dissimuler la réalité des faits.
Je me suis pris une claque. Une de celles qu'on a du mal à décrire en sortant de la salle.
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Créée
le 10 oct. 2015
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