Ethic Fail
La loi des séries peut avoir du bon : le spectateur a tellement été habitué à voir des suites décevantes qu’il met souvent toute forme d’attente en sourdine, au point de se ménager la possibilité...
le 31 oct. 2018
43 j'aime
2
Fort du succès trois ans auparavant de Sicario, réalisé par Denis Villeneuve, une suite est vite envisagée puis concrétisée. Projet assez inattendu je dois dire mais en valait-il la peine ?
Toujours écrit par Taylor Sheridan, cette Guerre Des Cartels voit le retour de Josh Brolin qui fait de nouveau appel à Benicio Del Torro pour enlever la jeune Isabela Reyes, fille du baron d’un des plus gros cartels mexicain afin de déclencher une guerre fratricide entre les gangs. Mais bien évidement la situation dégénère et tout est remis en question.
La première impression en regardant cette suite est qu’elle est très calquée sur le film de Denis Villeneuve ; surtout sur sa mise en scène, la violence crue et la bande sonore. Mais il faut avouer que Steffano Sollima a plutôt fait un joli travail et qu’au final ce deuxième opus reste un complément intéressant sur le monde des cartels mexicains. Sicario premier du nom reste bien au-dessus dans son scénario et le développement psychologique de ses personnages. Ici, ces aspects demeurent plus simplistes mais restent tout de même efficace.
La mise en scène du réalisateur italien nous permet d’admirer une fois de plus les plaines désertes du Nouveau-Mexique parcourues par les Black Hawks dans les airs et par les Humvees et coupés Chevrolet sur les routes poussiéreuses. Les plans sont d’une parfaite fluidité et la superbe photographie magnifie les nombreuses séquences d’embuscades et de poursuites en convois militaires donnant ainsi des séquences impressionnantes et immersives.
Josh Brolin et Benicio Del Torro rempilent et sont dans la continuité de ce qu’ils nous avaient présenté dans le premier volet. La bande originale est cette fois-ci signée Hildur Guđnadóttir, fidèle collaboratrice de longue date de Jóhann Johannsson, compositeur de Sicario, et qui est malheureusement décédé en début d’année. La compositrice poursuit le travail entamé avec Johannsson et l’on retrouve naturellement des thèmes musicaux oppressant, sombres et agressifs.
Sicario La Guerre Des Cartels n’est pas aussi glaçant que l’original mais la réalisation de Steffano Sollima est soignée et efficace. Cette suite crépusculaire, centrée sur l’action, est légitime et tétanise peut-être encore plus avec son côté très sombre, radical et brutal. Un film qui relate de la misère du monde et du désir de survie, campé par un duo d’acteurs irréprochables. Enfin, si le film reprend beaucoup d’éléments de son prédécesseur, il n’en atteint toutefois pas la puissance psychologique et émotionnelle du film de Denis Villeneuve.
Créée
le 10 juil. 2018
Critique lue 171 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Sicario La Guerre des cartels
La loi des séries peut avoir du bon : le spectateur a tellement été habitué à voir des suites décevantes qu’il met souvent toute forme d’attente en sourdine, au point de se ménager la possibilité...
le 31 oct. 2018
43 j'aime
2
Faire une suite à ce chef d'oeuvre qu'est "Sicario" (mon film n°1 de 2015)? Sans son personnage central incarné par Emily Blunt? Sans Villeneuve aux commandes, sans Deakins à la photo, sans...
Par
le 24 juil. 2018
18 j'aime
Sicario la guerre des cartels, la suite de Sicario, est un film que j’attendais et je suis assez satisfait de ce que Stefano Sollima nous livre même si il y a des éléments dont je suis pas forcément...
le 24 juin 2018
9 j'aime
Du même critique
8,3/10 sur l’imdb, 86% sur métacritique, 94% sur rotten tomatoes, 5 nominations pour un oscar et 7,7/10 sur sens critique à l’heure où j’écris cet article : Room à première vue apparaît comme un...
le 11 mars 2016
56 j'aime
Sean Baker est à la limite de l’artiste contemporain et du cinéaste. Ultra engagé, il s’est fait connaitre après le micro exploit de réaliser en 2015 Tangerine, entièrement tourné avec trois...
le 19 déc. 2017
37 j'aime
5
J’ai sérieusement conscience d’aller à contre-courant de la perception que semble avoir le monde entier de ce film plébiscité (à part une partie de la presse française spécialisée) mais...
le 13 sept. 2018
28 j'aime
5