Si vous souhaitez être à la mode lorsque vous parlez du cinéma d'horreur indépendant US où les esprits les plus diaboliques hantent la pellicule, LE nouveau nom à citer dans la conversation est celui du producteur Jason Blum. Après Paranormal Activity et Insidious, il remet le couvert avec une recette qui est sensiblement la même : un couple menant une existence tout ce qu'il y a de plus tranquille se trouve être la proie d'une terrifiante et maléfique aventure paranormale. Si la recherche millimétrée d'une terreur à l'efficacité redoutable est toujours au menu de cette nouvelle production, le cruel manque de surprise et d'originalité l'est tout autant. De ce fait, Sinister, bien que possédant une forme plastique (et sonore) tout à fait correcte et faisant sans cesse preuve d'une folle envie, n'arrive jamais à convaincre réellement, à fédérer la séduction autour de lui. Le sentiment est étrange, le film est plutôt réussi dans l'ensemble mais ne remporte pourtant pas l'adhésion. La faute à un scénario d'une incroyable paresse qui traîne ses grosses godasses pour nous servir un plat déjà goûté jusqu'à l'indigestion, mais aussi à la sous-exploitation d'une double-lecture sur le pouvoir de fascination morbide des images qui aurait mérité d'être davantage mise en avant. En dépit d'une ambiance parfois flippante, cause de quelques sursauts, et d'un Ethan Hawke (comme toujours) très bon, la mise en scène du dénommé Scott Derrickson est totalement impersonnelle, rarement inventive, et ce Sinister souffre beaucoup du fait de ne chercher à s'adresser qu'en priorité à l'ado en quête de sensations fortes et à sa petite amie pour leur rendez-vous du samedi après-midi au multiplexe du centre commercial. Si les films estampillés Jason Blum ne sont pas non plus à faire tomber les amateurs de frissons dans la sinistrose, on ne peut pas dire qu'ils aient révolutionné un genre déjà saturé en quoi que ce soit. Et c'est bien dommage.
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JeanVacances
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le 22 mars 2013

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