Je n'attend pas grand chose quand je me lance dans un film d'horreur de seconde main, je sais pertinemment qu'il est rare d'être ravi et bluffé par l'épouvante quand le cinéma les enchaîne sans se poser sur un scénario à la fois marquant et une mise en scène surprenante. Avec Sinister je savais donc parfaitement où je mettais les pieds, j'avais juste envie d'avoir peur (même si je garde secrètement l'espoir qu'il n' y aura pas que des frissons pour me faire aimer le film).
Bon on va pas se leurrer, je me suis cachée sous la couverture à quelques moments, voir ce genre de film le soir aide à favoriser l'angoisse. Après m'être dit « merde je vais cauchemarder toute la nuit », la raison l'emporte avec un twist finale qui déçoit très souvent mes attentes.
Parce que même si j'ai eu peur, je savais quand j'aurais peur. Tout le monde a du voir à des kilomètres que dans les couloirs de cette grande maison on allait flipper. Il y a même des moments où avec mon acolyte on prévoyait ce qui allait se passer deux minutes avant l'action.
Pour ce qui est du scénario, je me suis prise au jeu de l'enquête et j'ai même cru un instant que le surnaturel ne viendrait pas tout foutre en l'air. Une enquête astucieuse sur un tueur mystérieux qui filme les familles dans leur quotidien avant de les assassiner sous les yeux d'un Ethan Hawke convainquant. Heureux vous serez qu'on fasse la corrélation entre sa paranoïa et ses nombreux verres d'alcool, ce qui est envisageable car lui seul se penche sur les meurtres. J'apprécie aussi son travail d'investigation avec les outils moderne d'internet et de l'aide d'un policier (ce qui donne une crédibilité à l'enquête).
Après le boogie man m'a sérieusement fait déchanter car sans dévoiler le twist finale, il sert de prétexte pour ne pas aller au bout des ambitions du réalisateur. La plupart des films sur le même thème n'osent pas se mouiller avec la perversion de l’innocence, bref je n'en dirais pas plus.
Sans compter que j'ai su assez rapidement comment allait se dérouler la fin du film, et je suppose que beaucoup l'ont vu venir, suffit juste de faire attention aux détails.
Pour ce qui est de la mise en scène, à moitié réussie, j'adhère aux vieux films qui mettent en scène les meurtres mais je n'adhère pas aux jeux de lumières dans une maison plongée dans le noir. Pourquoi la fenêtre est éclairée ainsi ? Pourquoi il y a une forte lumière à cet endroit ? Les spots artificiels parce que c'est pas facile de filmer dans le noir, non merci.
Je rajoute le mauvais goût de l'effet du dernier plan qui résume à lui seul que le film ne sert qu'à faire bondir le spectateur.