Skin Game
7.2
Skin Game

Film de Paul Bogart (1971)

Touche pas à mon pote, je te fais un prix...

Paul Bogart travailla essentiellement pour la télévision et ne réalisa que très peu de long métrage dans sa carrière. "Skin game" sort en 1971 alors que le western est à bout de souffle aux Etats-Unis et déjà en fin de carrière chez les italiens. Le genre est tombé en disgrâce aux yeux du public après des décennies de surexploitation du genre. (Le film ne fut jamais exploité en France). Pourtant "Skin game" n'a rien d'un western habituel malgré sa dramatique introduction sur la vente d'un esclave aux enchères. C'est par un énorme éclat de rire des deux héros du film au bout de 10 minutes que le film révèle sa véritable nature, la comédie. Osé faire une comédie autour de l'esclavage aux Etats-Unis, il n'y avait qu'au début des années 70 dans le Nouvel Hollywood qu'on pouvait trouver un producteur qui accepte de financer un tel concept. Aujourd'hui avec les ligues anti-racistes américaines qui arrivent par excès de zèle à faire censurer d'anciens films donnant une "mauvaise image" de leur condition (certains cartoons de Tex Avery mettant en scène des blacks), il serait impossible de produire un tel film. Cette liberté de ton, loin de la réalité historique, dut à l'émancipation à la fois raciale et sexuelle des années 70, lui vaut d'être un lointain ancêtre de "Django unchained" de Quentin Tarantino. On y devine de façon sous jaccent, un propriétaire vendre une esclave dont il est amoureux, ou une fille de propriétaire faire du harcèlement en douce à son esclave. Le tragique se cache, croupie, à chaque coin du film. Mais les héros agissent dans leur vie dans une espèce de fuite en avant, refusant de voir le malheur les rattraper, en écumant jour après jour chaque ville qu'ils traversent avec leurs arnaques.
Si le film fleure bon la série B par ses éclairages surexposés pas très élaborés, la musique folk country de David Shire donne elle toute sa légèreté à cette comédie aux dialogues souvent incisifs avec un duo d'acteurs qui n'est jamais loin du buddy movie. Le film n'atteindra jamais la renommé d'un bon Clint Eastwood, mais il serait temps de le (re)découvrir...

Jean-FrancoisS
7
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le 5 août 2016

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Jean-FrancoisS

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