Red Bull Stratos - Bond en chute libre

A la base, je n'ai jamais été un grand fan de l'espion le plus connu du monde. Les "vieux" James Bond étaient marrants pour leurs gadgets, les derniers avec Pierce Brosnan navrants à mon gout. Mais Casino Royale avait su attirer mon attention et j'ai trouvé dans ce film une puissance et un réalisme absent de la série jusqu'alors. Et j'ai adoré. Un James Bond avec ses faiblesses, son amour et son amour-propre. Un film violent et assez sale en somme. Quantum of Solace, bien que moins réussi se prélasse dans cette même veine, brillamment ouverte avec Daniel Craig.

Si on reprend Craig, qu'on y ajoute Sam Mendes, ça ne devrait donner qu'un James Bond encore plus attirant, sombre et trituré.

On commence par une sympathique course poursuite, la disparition attendu de Bond et le début d'une nouvelle mission. On est franchement dans le retour aux années 70... On tombe dans les clichés faciles d'un Bond vieillissant, pas forcément apte aux missions de terrain. On trouvera un méchant pas très joli, comme dans les films d'antan, qui cherche juste à mordre la main qui l'a nourri. On voit un Bond qui ne drague plus sa James-Bond-girl, mais qui lui tombe dessus grassouillement...

Si le scénario manque de finesse, le jeu d'acteur aussi parfois... Rien à dire sur le parfait Daniel Craig ou sur Judi Dench, mais la main tremblante de Bérénice Marlohe sonne d'une fausseté redoutable.

Heureusement pour nous, la photo et la lumière de Mendes nous sauve de l'ennui profond dans lequel nous plonge ce film d'action cousu de fil blanc. De nombreuses scènes sont filmées avec grâce et nous flattent la rétine.

Un retour à la vieille formule des Bonds, mais sans les gadgets de Q m'auront définitivement perdus, mais ce cocktail à la cuillère semble trouver preneur auprès du public et des critiques. Beaucoup compareront ce film aux œuvres de Nolan, pour ma part, hormis la ponction de quelques idées, je n'y vois guère de ressemblance. Ici, le travail du spectateur en termes de réflexion est prémâchée, lui reste juste à suivre le divertissement, sans se poser de questions.

Skyfall me laisse une amertume en bouche, une déception et voir cette franchise reprendre la route de la douce décadence qu'elle suivait dans les années 1990-2000. Adieu Jason Bond, l'acte Casino Royale ne sera qu'une coquille dans ton CV... Dommage.

Je vous laisse vos espions insipides, vos méchants trop méchant et préfère retourner vers du vrai espionnage, tel que Tinker, Tailor, Soldier, Spy.

Toilez-vous bien!

PastequeMan
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le 30 oct. 2012

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