Skyfall par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Critique éditée le 3 août 2017

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Bond n'a pas que de la chance, sa dernière mission ne fut pas réalisable convaincante à tel point qu'un certain nombre de ses collègues éparpillés sur la planète sont en mauvaise posture et deviennent vulnérables. De plus l'Agence M16 est la proie d'une attaque en règle et M, sa responsable, est très contestée par Mallory, le président du Service des renseignements et de la sécurité. M, débordée et désabusée, n'a plus qu'un atout dans sa poche, James Bond 007 accompagné de Ève, sa fidèle collègue. Bond a pour objectif de "déterrer" un certain Silva, personnage venimeux et imprévisible...

James Bond est sorti bien amoindri de sa dernière mission mais peu importe, l'homme a du caractère, un esprit de décision et d'imagination plus que développé et aussi pas mal de baraka. Une vraie course poursuite va s'engager contre le dénommé Silva, être dédaigneux, dangereux et rusé. Un seul objectif le conduit à des méfaits aussi mortels que spectaculaires, détruire "M16" et pourquoi pas "M" par la même occasion ? C'est oublier que Bond a aussi le sens de l'honneur. Une fois encore il se retrouve le "pompier de service" pour sauver la planète de cette malédiction qui plane sur elle. Notre agent secret finit par retrouver toute sa dextérité et alors, sans hésiter une seconde, il arrive à se mesurer à ce démon défiant les services secrets. Bref "M" compte sur lui et le couve après l'avoir enterré après sa dernière mission. Aura t-elle raison ? Vous devinerez facilement la réponse car une nouvelle aventure va lui permettre d'être lui aussi "L'Homme qui tire plus vite que son ombre".

Martin Campbell avait réalisé un régal grandiose avec "*Casino Royale" marqué par un James Bond new-look, héros d'une fantastique partie de poker. Il passe le relai à Sam Mendes qui ne nous déçoit pas. Après un générique absolument superbe nous entrons dans l'action très rapidement, servie par une mise en scène digne de son prédécesseur. Bien entendu les intrigues se ressemblent mais cela n'a pas d'importance car on se laisse prendre par l'action, les coups d'éclats, les situations parfois invraisemblables mais tellement trépidantes. Bien entendu l'intrigue pourtant mince est truffée de rebondissements avec parfois un petit clin d'œil aux premiers films de la saga. La vieille voiture bourrée de gadgets tente de tenir la route et les jolies actrices parfois intrigantes sont toujours présentes mais là elles ne servent pas uniquement de sublimes mannequins de circonstance. Et puis il y a bien sûr le méchant qui lui aussi peut concurrencer James Bond avec sa violence, sa ruse, parfois sa désinvolture et sa pugnacité. Le spectaculaire est de sortie. La tradition est respectée et l'on peut penser que Monsieur Bond a encore de beaux jours devant lui.

Il ne faut donc pas trop penser à approfondir l'histoire ni partir à la chasse aux invraisemblances. Il suffit simplement de se laisser emporter sans réfléchir par ce tourbillon grandiose et haletant que nous offre avec beau;.coup de brio et d'imagination Sam Mendes. L'aventure est au rendez-vous grâce aussi au talent confirmé de Daniel Craig dans ce rôle d'un Bond différent de ses prédécesseurs en paraissant plus humain, plus perfectible et moins play-boy. Cependant il reste toujours aussi bondissant et efficace au cours de ses missions. A ses côtés il est bien aidé par Ève interprétée par la ravissante et dynamique Naomie Harris. Javier Bardem dans le rôle de Silva se montre très efficace dans son personnage menaçant et mystérieux, capable des crimes les plus atroces et les plus inattendus. Quant à "M", Judi Dench, prise en tenaille entre Silva et ses supérieurs, elle sait se montrer aussi injuste et forte que fragile et sensible.

Cette seconde version de Bond interprétée par Daniel Craig est une vraie réussite. Elle nous fait passer un moment de bonheur durant lequel le suspens et le spectaculaire rejoignent l'inventivité et l'esthétisme. Que demander de mieux pour s'évader un peu ?

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Box-office France: 7.033.202

Ma note: 8/10

Créée

le 29 déc. 2023

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