Le belle aux vieux croulants

Emily Browning est une, excusez-moi le terme, putain d'actrice quand même !

C'est bien simple, il ne se passe pas grand chose dans ce film. Rien qu'en lisant le synopsis, vous avez tout vu. La mise en scène est lente, il n'y a aucun effet visuel, quasiment pas de musique, peu de dialogues aussi. Tout repose sur la prestation de cette jeune fille étudiante, gamine moitié enfant moitié femme qui semble anesthésiée de tous sentiments. Elle traîne d'images en séquences sa mini en jean, son débardeur trop large pour son corps si mince, ses bottes à talons et son visage de poupée.
Quel intérêt alors, me direz-vous ?

C'est simple, j'ai été charmé. Il ne se passe rien mais cela à fait écho à quelque chose en moi. Des souvenirs pas si lointain d'avoir baladé moi aussi ma carcasse d'un endroit à l'autre sans repères, sans envies. Une poupée tenant à un fil mais pleinement vivante, sans peurs.

J'ai beaucoup aimé aussi la réflexion autour de plusieurs thématiques comme le blanc pur de la jeune fille confronté au noir des femmes, l'absence de Lucy dans le lit et sa façon d'aguicher les hommes au bar, sa multitude de petits jobs et son plaisir de voir brûler son argent...

Bref, ne vous attendez pas à un film à rebondissements, il n'y a pas de scène choquante (sauf si la nudité vous effraie), pas de sang, pas de grosse engueulade. Juste un cri. Un seul. Qui en lui-même fait l'intérêt de tout le film.