Un véto pas franchement droit dans ses bottes dope les chevaux de course pour des paris truqués. Le réseau est bien organisé mais lorsqu'un cheval s'effondre sur la piste, les mafiosos qui tiennent le business se foutent en boule et liquident tous ceux qui ont voulu les entuber.
Max qui ne pariait seulement sur les coups sûrs, se retrouve ligoté à une chaise sans savoir où est son gamin, laissé dans la voiture pendant qu'il misait tranquille à l'hippodrome...

"A côté", Slevin est le mec qui n'a pas de bol. Pas le temps de changer la serviette qu'il porte à la taille, que deux gros bras qui puent de la gueule débarquent dans l'appart qu'il squatte pour l'amener voir le boss. Il lui doit 96.000 dollars...(c'est pas une paille tout de même). Mais s'il liquide le fils du Rabin, le connard de l'immeuble d'en face, sa dette sera effacée. Seulement, il doit également du blé à ce type, alors autant dire qu'il est plutôt sacrément dans la merde.

Le lien entre les deux affaires reste effacé jusqu'à la conclusion. Le prologue est intéressant, bande son équilibrée, ambiance feutrée où Bruce Willis se pose en tordeur de cou. L'épilogue ne manque pas non plus d'inventivité. Entre ces deux extrémités par contre, le film n'est pas vide mais seulement long, linéaire et de fait ennuyeux.
Il faut bâiller 15 fois et se remettre dans le siège presque autant pour tenter de garder le fil conducteur qui s'effiloche au fur et à mesure.
Morgan Freeman plombe l'histoire avec un costard dans lequel il ne rentre pas tout à fait. Ce type n'a pas la tronche du gangster, il est gentil comme tout, ça se voit sur son visage. Il tente de se sortir de ses rôles d'habitude droits, loyaux ou moralistes mais ne parvient pas à convaincre. Je me surprends à écrire ça et me déteste un peu aussi, mais le sentiment de loupé quand à son interprétation est grand par rapport à ses rôles dans - Seven - , - Million dollar Baby - et bien d'autres (eh toi là bas qui dit !Coupé!, jte montre du doigt aussi).
Le Rabin en revanche est plus intrigant, plus caractéristique, un script le concernant davantage fondu à l'énigme du récit.
Les décors sont réduits à quelques espaces clos : un appart, une voiture, un bout de restaurant, la planque du boss et celle de l'autre. Et même si le thème ne s'y prète pas forcément, difficile de digérer le fait qu'ils n'aient pu pondre quelques plans plus marquants que des images de synthèse ni chaudes, ni froides.
Dans le film, Slevin dit souffrir de ne pas ressentir les émotions...c'est un peu con lorsque le spectateur est censé s'identifier au personnage pour rentrer dans l'histoire...

Heureusement dans Slevin il y a Bruce qui contrebalance légèrement, bien qu'encore loin de ses meilleures performances.
Heureusement dans Slevin il y a une fin percutante qui donne du sens à tout ce que l'on vient de subir et qui permet tout de même une petite salutation.
FPBdL

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