Je vous explique. Danny Boyle est un mec qui m'énerve. Mais c'est très personnel. Il a une forme, une maitrise, un peu de rythme. Ca devient chiant.
Maintenant, les studios qui font des Bollywood à Hollywod, ça m'énerve, mais passons. Le film était déjà nommé aux Oscars avant même de sortir, et ça m'énerve, mais passons. On parle de l'adaptation d'un bouquin FANTASTIQUE (Les Fabuleuses Aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire - Vikas Swarup) complètement bafoué dans sa transposition, et ça m'énerve, mais pass... ah non ça y est, là ça m'énerve pour de vrai.
Parce qu'en vrai, toutes les raisons mentionnées ci-dessus m'ont gonflée des mois et des mois après quand j'ai commencé à me calmer. La raison pour laquelle j'ai fait un scandale dans le hall du cinéma en sortant de la séance, à la base, c'est clairement le travail d'un mec qui a assis une réputation suffisante pour imposer sa vision sans que personne n'y trouve à redire et qui n'en avait clairement rien à branl** du matériau de base.
Loin de moi l'idée de tout balancer sur le dos de Boyle car je sais bien que les mécanismes décisionnaires des grands studios Américains sont beaucoup plus complexes et régulés par des logiques qui nous sont très lointaines, mais on ne m'enlèvera pas de l'idée quand même que le réalisateur a eu les mains plutôt libres pour adapter ce scénario merdique et tellement bien pensant qu'on aurait dit un reportage de TFI.
Un beau film, chiant, nul, vide, mesquin, et propret, qui ne raconte rien du pourquoi du comment (fascinante histoire du hasard ou du destin dans le roman), qui passe à la trappe la réalité d'une misère qu'il fait semblant de dénoncer (les conditions de vie, de travail, le traitement des femmes, clair sans être misérabiliste dans le roman).
A tout ça avec le recul, vous pouvez rajouter mes arguments du début.
Mec, tu fais un film auteuriste-trop-engagé avec une BO récupérée par les Pussycats Dolls.
Si ça c'est pas se torcher..