Il ne faut pas vendre la peau de l'ours
Cette réalisation internationale (Corée du Sud, Etats-Unis et France), inspirée de la bande dessinée 'Le transperceneige', est un incroyable film qui m'a presque totalement pris par surprise, et cela quand bien même la bande annonce, entrevue qu'une seule fois, avait suffisamment aiguisé ma curiosité pour m'envoyer en salle. Il faut dire que le pitch est des plus intrigants. Dans les années 2030, un train réalise le tour du monde sans jamais s'arrêter sous risque de condamner ses occupants à une mort certaine par le froid. A son bord se trouvent les derniers survivants de l'espèce humaine qui ont survécu miraculeusement à une nouvelle aire galciaire provoquée par l'Homme. Dans ce train, d'impitoyables et inviolables règles régissent un petit monde extrêmement hierarchisé. La révolte gronde ...
Le réalisateur Bong Joon-ho est coréen et cela se voit et pas uniquement parce qu'une partie des dialogues se font dans sa langue natale. Une vraie valeur ajoutée artistique est directement issue de son héritage culturel. Un Américain aurait clairement fait un film différent, cela me semble assez évident. Très violent, d'une grande beauté irréaliste, presque poétique, il est haletant au possible et empli de messages sous-jacents exprimant une critique de notre monde réel portée à l'écran de manière métaphorique. Il ne faut rien dévoiler de plus tant il est nécessaire de découvrir ce petit chef d'oeuvre d'anticipation sans trop de préjugés. On y croise un taciturne, mais néanmoins bon Chris Evans qui laisse la part belle aux nombreux rôles secondaires : Song Kang-ho, Ed Harris, John Hurt, Tilda Swinton, Jamie Bell, Octavia Spencer.