Snowpiercer - Le Transperceneige par Hugo Harnois
Le Bien contre le Mal. Les riches asservissant les pauvres. La révolution des classes inférieures qui éclate. Des thèmes vus cent fois au cinéma qui n'ont malgré tout pas fini de passionner les réalisateurs, dont Bong Joon-ho fait partie. Le Tranceperceneige apparaît pour la première fois en bande-dessinée en 1984. Presque trente ans plus tard, les spectateurs du monde entier peuvent enfin voir ce récit de science-fiction, où le reste de l'humanité s'est réfugié dans un train, ère glaciaire oblige. Mais comme dans toute société, des inégalités subsistent et vont provoquer le chaos...
À l'époque, le scénario était brillant. Aujourd'hui, il est presque ordinaire. L'originalité vient du cadre dans lequel le récit se déroule : un train. Voilà où réside toute la complexité de Snowpiercer, avec laquelle l'auteur de The Host s'en est très bien sorti. Un thème bien traité grâce à des personnages non caricaturaux, une musique prenante composée par un maître des apocalypses, Marco Beltrami (World War Z, Démineurs), et une véritable prise de risque, qui permettent au cinéaste de faire une adaptation dotée d'un fort caractère.
La force de Snowpiercer vient également et surtout de son écriture narrative. Découpée en épisodes bien distincts, cette histoire fonctionne comme un jeu vidéo avec des niveaux et des sphères particuliers, où la difficulté croît au fur et à mesure que notre héros progresse. En plus de renforcer le côté graphique de cette œuvre, Bong Joon-ho nous fait découvrir des images surprenantes, parfois pop et colorées, souvent menaçantes, mais toujours réussies grâce à un univers visuel très dense.
Dommage que les scènes de combats ne soient pas un peu plus punchy contrairement aux dialogues, tous pertinents (notamment la fin avec le meilleur acteur qui soit pour ce rôle, Ed Harris). Que faire avec des humains qui se déchirent ? Les laisser faire pour maintenir une sorte d'équilibre, ou tout détruire pour pouvoir construire à nouveau quelque chose de solide et de juste ?