Une chronique sur la Chine de trente ans. Celle de l'enfant unique. Celle de l'ouverture à l'économie libre. Celle des usines où les ouvriers osent crier leur colère. Une Chine, un mythe. Ce long métrage, c'est une émotion pure. Il y a longtemps que je n'avais pas autant pleuré devant un film.
Il est construit comme un puzzle. Les pièces, on les rassemble petit à petit. On commence à comprendre qui est qui. Mais un doute subsiste face à cet enfant qui apparaît sur un écran d'ordinateur à la fin. C'est aussi une histoire de vie avec le régime du "chat qui attrape la souris" (1). Un enfant de trop et c'est toute l'usine qui est pénalisée, mal vue, qui en subit les conséquences. On pourrait payer l'amende, bien sûr, mais avec quel argent ? Et c'est là où la scène finale à l'hôpital est belle... Terriblement belle. Elle rompit mes glandes lacrymales.
La mise en scène n'est pas non plus en reste et accompagne superbement ce récit tragique. Parfois des plans larges où le drame se déroule au loin, parfois des plans serrés sur des larmes qui coulent. elle est réalisée d'une main de maître.
(1) Deng Xiaoping en 1961 pour expliquer l'importation en chine du Néo-libéralisme : "Peu importe que le chat soit noir ou blanc pourvu qu'il attrape les souris !"